Jusque là, je n'avais jamais éprouvé ce qu'il est convenu d'appeler " les vertiges de l'Orient". Pour être tout à fait franche, ce qui m'avait frappée, c'était la pagaille qui régnait partout. Mais soudain, à entendre M.Poirot, une espèce de drôle de vision prit forme peu à peu devant mes yeux. Je me mis à rêver de mots comme Samarkande et Ispahan, de marchands à longue barbe, de chameaux agenouillés, de porteurs titubants sous le poids des lourds retenus par une corde passée autour de leur front.... de femmes aux cheveux teints au henné et aux visages tatoués, agenouillées au bord du Tigre pour laver le linge, et j'entendis s'élever leur bizarre mélopée...et le grincement régulier de la noria....