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Citation de genou


genou
13 septembre 2013
La foule oublie facilement : l’indignation soulevée par l’assassinat de George Alfred Saint-Vincent Marsh, baron Edgware, quatrième du nom, s’est déjà envolée pour laisser place à de nouvelles émotions.
Au cours du procès, le nom de mon ami Hercule Poirot n’a jamais été cité. Ce fut, il convient de l’ajouter, selon son propre désir : il préféra demeurer dans l’ombre. Si les lauriers furent décernés à d’autres, c’est qu’il le voulut bien.
Poirot d’ailleurs considérait cette affaire comme un échec et répétait, à qui voulait l’entendre, que seule la réflexion toute fortuite d’un passant dans la rue l’avait mis sur la bonne piste. Cependant, pour découvrir l’entière vérité dans ce drame, il fallait le génie d’Hercule Poirot, et, sans lui, ce crime serait probablement demeuré impuni.
J’estime que le moment est venu pour moi de dévoiler tous les détails de cette histoire ténébreuse et je suis certain que, ce faisant, je comblerai les voeux d’une charmante personne qui y fut mêlée, comme on le verra dans les pages qui vont suivre. Je garde le souvenir précis de la soirée où, assis dans le petit salon si coquet et si bien ordonné de Poirot, nous écoutions celui-ci nous raconter le meurtre de lord Edgware. Comme le fit alors le célèbre détective belge, je débuterai par une représentation, au mois de juin dernier, dans un théâtre londonien, où la vedette américaine, Carlotta Adams, attirait la foule.
L’année précédente, Carlotta Adams avait donné deux matinées qui avaient obtenu un succès triomphal. Au moment où commence mon récit, elle remplissait un engagement de trois semaines, qui prenait fin le lendemain.
Carlotta excellait surtout dans les sketches où elle jouait seule sans changements de costumes ni de décors. Elle semblait capable de s’exprimer en toutes les langues avec une égale facilité. Une de ses saynètes se passait le soir dans un hôtel cosmopolite et elle tenait tour à tour les rôles les plus variés : touristes américains ou allemands, membres différents d’une famille anglaise en voyage, nobles russes ruinés, serviteurs bien stylés… Tous ces personnages s’incarnaient en elle successivement avec une étonnante vérité sous les yeux émerveillés du public.
Ce soir dont il s’agit, elle termina par un numéro intitulé : « Quelques imitations. »
Là encore, elle était incomparable. Nets de tout maquillage, ses traits s’effaçaient brusquement pour former ensuite la caricature d’un homme politique, d’une mondaine célèbre ou d’une star en renom, et avec quelques phrases elle évoquait les travers ou les manies de la personnalité choisie pour modèle. Une de ses dernières imitations fut...
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