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Citation de Analire


On appelle un mort un disparu.
C’est faux.
Un mort ne disparaît pas. Un mort n’est plus en vie, la nuance peut paraître subtile, mais elle est bien réelle. Sept ans que j’y réfléchissais chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour, chaque nuit… Un mort, quand on a de la chance - si tant est que l’on puisse parler de chance dans ce cas -, on peut lui dire au revoir, l’accompagner dans ses derniers instants. Un mort laisse un corps, certes froid et le cœur éteint, mais un corps tout de même. On peut l’étreindre une dernière fois, lui parler, lui crier notre colère de nous avoir laissés et croire que quelque part il nous entend. Un mort ne trahit pas. Un mort, on l’enterre, on l’incinère, on sait où il repose, où sont ses cendres. On peut même lui rendre visite. Un mort existe, et laisse une empreinte, une trace de son passage sur terre.
Un disparu. Non.
Un disparu, c’est comme s’il n’avait pas existé. Comme si son existence était fantasmée, n’avait jamais été réelle. Un disparu devient une chimère. Un être mythologique.
Un disparu, on ne sait plus rien de lui. On ne sait pas où il est, ce qu’il fait, avec qui il est. L’absence d’un disparu vous fera toujours sursauter au moindre claquement de porte. Un disparu vous impose le qui-vive par son absence. On ne saura jamais s’il est encore vivant, ou s’il est mort. Il n’y aura jamais personne pour vous le dire.
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