Paola, tu ne veux plus de moi. Quelques jours après la séparation, je
l’attends dans le bar d’un hôtel qui jouxte le théâtre où elle joue. Inutile de
m’élancer, d’aller à sa rencontre, la ville entière porte des traces d’elle. Une
femme entre dans le métro, son parfum reste suspendu dans l’air, c’est
Poivre piquant, L’Artisan parfumeur. Collée à la baie vitrée du bar, je guette
Paola. Elle finit par passer, mais elle n’est pas seule. Ses bras enlacent une
fille que je ne connais pas. Elles ne me voient pas, elles s’embrassent,
pleines de sève. Mon corps réclame les mêmes caresses. Mon corps se dévitalise. Je suis en mort cérébrale. Je veux effacer tes empreintes, la mémoire que j’ai de toi. Paola.