- … J’aurais aimé devenir musicien. Le temps du désir et le temps de la capacité de répondre à ce désir ne coïncident que trop rarement. Dans mon cas, c’était trop tard quand la passion de la musique s’est allumée chez moi et a enflammé la moitié de mon cœur.
- La moitié ?
- Oui, la moitié. Parce que l’autre moitié s’est protégée contre le feu de la musique. Elle a été occupée par une autre passion, celle du français et de la littérature bâtie par cette langue. À défaut d’avoir un instrument adapté à mon désir, j’ai fait du français un instrument particulier si j’ose dire…
J’ai appris le français comme on apprendrait à jouer d’un instrument.
Le français, c’est le substitut de l’instrument de musique que je n’ai pas eu.
…. Je suis un musicien raté ….