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Citation de fanfanouche24


Ce qui, finalement, nourrissait et fortifiait ma langue paternelle, la langue que je portais donc en moi depuis un peu moins de dix ans, ce n'était pas tant ce que j'apprenais dans les cours et les conférences que ce qui frappait mes yeux dans les rues, dans les cafés ou dans les jardins, les films que je regardais dans les salles de cinéma, la musique qui me caressait les oreilles à l'Opéra ou dans les salles de concert, les tableaux que je contemplais dans les musées grands et petits, les paroles vives, dans leur matérialité sonore, que je captais au cours des échanges quotidiens interminables avec les amis rencontrés dans et autour de l'enceinte de l'Ecole, et enfin, et surtout, les textes d'un certain nombre, au demeurant assez limité, d'auteurs classiques et modernes que je lisais et relisais dans le silence tout sonore de ma solitude. Un spectacle de rue étonnant, une musique sublime, un film bouleversant, un tableau magnifique, une joyeuse conversation amicale dans un café, une belle page de roman: tout cela pouvait irriguer et fertiliser la langue qui me traversait désormais de part en part, car tous ces chocs esthétiques suscitaient des mots et libéraient la parole ; la langue que je cultivais en moi comme une plante précieuse se développait , se ramifiait, se revigorait au contact d'une source de désir qui se cachait dans ces moments d'émerveillement. (p. 203)
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