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Citation de Osmanthe


Le vieillard s'immobilisa à la vue de mon corps. Les yeux grands ouverts, il était bouche bée, et l'on apercevait l'intérieur rose pâle de sa bouche édentée.
Les hommes, se rendant compte de sa présence, interrompirent leurs gestes et se retournèrent.
Le vieil homme, sans me quitter des yeux, s'approcha de la paillasse. Puis, ayant observé ma poitrine évidée, il reporta instinctivement son regard vers la table. Là, parmi les blocs de chair de différentes tailles, la courbure et la disposition de mes côtes tachées de sang faisaient comme un masque de kendo étincelant.
Le corps du vieil homme se mit à trembler légèrement. Les tavelures qui parsemaient sa peau blanche remuaient bizarrement, au rythme des contractures de son visage.
Le vieillard fixa les hommes de ses yeux injectés de sang.
- Ce corps est à moi !
Sa voix tremblait tellement que les mots en étaient presque incompréhensibles.
Les hommes échangèrent des regards stupéfaits.
- Le chef de service m'a dit que dès qu'il aurait une femme il me la donnerait.
Des larmes affluaient au bord de ses yeux. Ses lèvres étaient crispées comme s'il allait éclater en sanglots.
- J'ai mis longtemps avant de réussir avec les animaux à fabriquer des spécimens d'os translucides. Pour mon premier essai, le chef de service m'a dit qu'il me laisserait utiliser un corps de jeune fille.

Extrait de "La jeune fille suppliciée sur une étagère"
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