Sous-titre : Une aventure extraordinaire de Dampierre et Morrison en deux tomes.
Sur le yacht L’Ulysse, le jeune Paul Dampierre profite d’une croisière avec sa fiancée, la jolie Caroline Perceval. Lors d’une nuit de brume, le yacht heurte un cargo et prend l’eau. À bord, c’est la débandade : les canots sont pris d’assaut. Alors que le yacht part à la dérive, il reste deux passagers à son bord, Paul Dampierre et un marin irlandais, Patrick Morrisson. Flottant en aveugle sur des eaux saturées d’algues étranges, L’Ulysse désespère de trouver du secours. « La mer des Sargasses, oui, bien sûr, avec une cité d’épaves, de derelicts… » (p. 13) Après avoir rencontré avec un autre navire à la dérive et son seul survivant à l’esprit dérangé, Dampierre et Morrisson abordent une étrange cité faite de dizaines de navires reliés entre eux. « Dans notre situation, aborder une île, c’est déjà un miracle ! … En plus si elle est habitée… / Ouais… reste à savoir par qui… Si c’est pour tomber sur une bande de zoulous plus ou moins anthropophages… » (p. 31) Voilà la légendaire cité des Sargasses, « ce royaume dont on ne repart jamais. » (p. 36) Si l’accueil est chaleureux, Dampierre et Morrisson soupçonnent d’étranges mœurs et de terrifiants secrets. Il ne fait peut-être pas bon vivre sur cette cité flottante…
Cette légende de marin est traitée ici dans une veine tout à fait terrifiante. Qu’est-ce qui gratte la coque du bateau ? Que dissimulent ces sinistres algues ? La terreur est constante tout au long du récit et le scénario est plutôt bien ficelé, avec un cliffhanger à la fois frustrant et alléchant. Les dessins sont nets et les couleurs sont crues, violentes. Ce n’est pas le style que je préfère, mais le premier tome de Sargasses reste un album au format classique de très bonne facture.
Commenter  J’apprécie         140
Jean-René Galopin est un médecin de campagne dans le Médoc. Il est le maire d'une commune de 350 habitants. Comme médecin et comme maire, il a succédé à son père. Le député de sa circonscription décide de démissionner. poussé par ses amis et à son corps défendant, Jean-René Galopin présente sa candidature. Il ne cherche pas à être élu mais à empêcher à ce que trop de voix aillent vers un autre candidat, maire d'une commune rivale et légèrement escroc, selon Galopin. Et Jean-René Galopin se retrouve au second tour contre un candidat du front national. Et à sa propre surprise, il est élu député à l'Assemblée Nationale.
Jean-René Galopin va découvrir l'Assemblée Nationale, son cérémonial mais aussi tous les codes de la noble institution. Non inscrit auprès d'un parti politique, il a pour vocation de faire de la politique autrement. À son arrivée, il retrouve un "pays" qui officie à la buvette de l'Assemblée et lui donnera les codes.
Galopin va découvrir le travail de parlementaire, siéger en séance mais aussi en commissions. Il va aussi devoir appréhender tout ce qui se trame en coulisses, les relations qui peuvent se nouer avec le uns et les autres. mais Galopin doit aussi faire avec son ancienne vie, organiser sa succession comme médecin généraliste pouvant aussi donner un coup de main pour les animaux dans ce secteur rural qu'il habite. Il va surtout devoir satisfaire à ses obligations locales : rencontre avec les élus, avec les responsables d'associations, faire face à toutes les sollicitations car un député est très sollicité, les gens pensant que son bras doit être très long et son influence énorme.
Xavier Cucuel et Al Coutelis nous entraîne dans les arcanes du pouvoir. Pas trop sous les ors de la République (à ce niveau le graphisme reste sobre) mais sur les tractations diverses et variées qui peuvent exister. Sollicitation des différents groupes pour avoir un élu et donc une voix de plus. Les deux auteurs nous laissent entrevoir les règles du jeu montrant qu'en politique rien n'est improvisé, tout est organisé mais ceux qui tirent les ficelles sont souvent dans l'ombre.
Certains ont quitté les rangs de l'Assemblée depuis longtemps mais continuent de profiter des avantages obtenus à vie. D'autres ont beaucoup de mal de ne plus être dans la lumière et peuvent se montrer irrespectueux et imbus de leur personne.
Xavier Cucuel et Al Coutelis s'appuient sur les éléments validés par Jean-Louis Debré qui a une haute connaissance du système en général et de l'Assemblée en particulier. Notre député Galopin a besoin d'un mentor pour être conseillé ou remis dans le droit chemin. Les deux auteurs ont choisi de nous donner à voir un néophyte en politique qui ne va éviter aucun piège : le choix de l'attaché(e) parlementaire, l'usage des nouvelles technologies, l'acceptation de cadeaux, le fait de se montrer avec des capitaines d'industrie...
Le tout est assez bien présenté et permet de se faire une idée ou de confirmer de ce que l'on pense du monde politique. Peut-on rester pur en politique ? Peut-on faire de la politique autrement ? Peut-on agir sans concession ? Les questions restent en suspens.
Quelques points moins positifs : le député fait preuve de jeux de mots de potaches (était-ce nécessaire), il y a quelques longueurs. Certains points auraient pu être plus développés comme les relations avec le lobbying des laboratoires pharmaceutiques. Mais malgré cela, l'ensemble reste agréable à lire. je pourrai approfondir avec des essais plus politiques.
Commenter  J’apprécie         80
La préface est signée d'Albert Uderzo. C'est un violent pamphlet contre la bd moderne que j'aime et une ode au style vieillot et démodé de façon revendicative. Les vieux et les jeunes vieux seront aux anges. Il y a bien longtemps que je suis passé à autre chose qu'Astérix. Il est vrai que quand on dit dans son milieu professionnel qu'on est amateur de bd, automatiquement cela se ramène qu'à ce gaulois fier de l'être. C'est typiquement assez réducteur de ce qu'est la bande dessinée. Mais passons !
Rodolphe arrive encore à ressusciter le mythe de la mer des Sargasses. C'est une aventure maritime comme on n'en fait plus dans la droite lignée de celle des romans de Jules Verne. Bien entendu, on aura droit à des dialogues insipides tenus par des personnages sans charisme ou psychologie propre. Pire encore, notre héros sait danser sur la passerelle du bateau avec une charmante demoiselle puis à la fin de l'album, il demande à Queen de lui apprendre à danser en ayant d'ailleurs très vite oublié que sa dulcinée s'est noyée. Heu, excusez-moi; vous vous êtes relu ? Vous avez fait attention à ce genre de détail ? Mais bon, passons encore l'éponge !
Alors, oui, il y a de bonnes idées comme le cimetière de navires. A vrai dire, les auteurs avaient déjà imaginé cette bd en 1984 mais en un seul tome. C'était paru dans un magazine intitulé Charlie Mensuel pour les connaisseurs. Les auteurs ont refait une nouvelle version en 2014 soit 30 ans plus tard. Bref, on retrouve le souffle des aventures à l'ancienne avec ce crabe géant qui apparaît seulement à la fin.
Ce n'est pas foncièrement de la mauvaise bd car c'est à l'ancienne. Cela plaira sans nul doute à un certain public nostalgique d'une certaine époque de la bande dessinée. Ceux qui apprécie une bd plus moderne pourront toutefois essayer d'apprécier certaines idées.
Commenter  J’apprécie         60
J'ai eu beaucoup de mal à donner mon avis sur cette série policière où le concept nouveau est de faire intervenir un commissaire black aux allures de jeune des cités (look rappeur, bonnet rasta et imper à la Colombo pour sonner vrai). Comme si c'était un exploit en France alors que parallèlement les américains n'ont pas hésité à voter massivement pour un président black. On se rend compte du chemin qu'il reste à parcourir dans notre pays alors qu'on n'arrête pas de critiquer notre voisin.
Le milieu dénoncé est celui de l'extrême-droite avec un parti TNT ressemblant étrangement au FN. Bon, l'un des leaders est Bruno Tergem (voir ce que cela donne en verlan). J'ai pas trop aimé l'hypocrisie des auteurs qui annonce fièrement "les noms, les personnages et les évènements sont le fruit de l'imagination des auteurs : toute ressemblance avec des faits ou des personnages réels serait pure coïncidence". Or cette histoire regorge de beaucoup de coïncidences que notre société a vécues à travers les drames liés au meurtre raciste. La dénonciation ne suffit pas à elle seule à rendre l'oeuvre sympa.
Pour le reste, c'est plutôt décousu surtout au niveau du scénario qui manque de rythme et de cohérence. Nous avons des voleurs de voitures qui n'hésitent pas à citer Descarte tout en commettant leur méfait, puis un autre groupe de mécréants qui philosophent sur Shakespeare en tabassant un clochard. Bien sûr; notre héros leur règle leur compte... C'est réellement poussif et quelquefois réellement pathétique pour peu qu'on soit un peu regardant.
Pourtant, j'arrive à comprendre la motivation des auteurs ainsi que là où ils veulent nous mener (combattre le fléau). C'est dans les moyens de construire une bonne bd plus subtile que cela pêche singulièrement... Dommage car l'idée de départ était bonne.
Commenter  J’apprécie         50
Jean-René Galopin est médecin de campagne et maire d’un petit village de 350 habitants. Il devient député suite à un concours de circonstances. Xavier Cucuel et Al Coutelis nous font découvrir le monde de l'Assemblée nationale à travers le regard de ce politicien non affilié et débutant. L'ensemble est à la fois convenu et instructif.
Commenter  J’apprécie         50
Cette bande dessinée de Xavier Cucuel et Al Coutelis affichait une belle ambition, nous faire pénétrer dans les coulisses de l'Assemblée Nationale à travers le parcours d'un député fictif, Jean-René Galopin, élu récemment sans étiquette à la suite d'une législative partielle. Si l'intention est louable, l'album passe à côté d'une partie de ses objectifs.
On voulait découvrir l'intérieur de nos institutions et on y découvre surtout les aventures de M. Petite Blague qui passe beaucoup de temps à la buvette de l'Assemblée. Un député voulant faire de la politique autrement mais qui ne résiste pas à une partie de chasse en Écosse !
Certes on peut y voir le travail en commission, le travail des lobbying, les comportements hautains de certains (ex-)ministres, l'emploi du temps pas toujours marrant d'un député partagé entre les séances à Paris et la tournée des popotes dans sa circonscription mais apprend-on vraiment quelque chose de nouveau ? Ah si, on découvre que le président de l'assemblée nationale pose sa main sur le nichon d'une statue avant chaque départ vers la… noble assemblée. Vraiment ? CQFD.
Commenter  J’apprécie         30
Jean-René Galopin, un médecin de campagne et maire d'un petit village, est élu député lors d'une élection partielle, à laquelle il ne s'était présenté d'abord que pour s'opposer à un maire rival. Il débarque donc à Paris, dans ses fonctions et au Palais Bourbon.
Les premiers pas sont intéressants, avec la découverte de l'assemblée, de son fonctionnement et de ses codes sous l’œil du novice.
Ensuite, le reportage s’essouffle. D'abord parce que Galopin est parfois un peu niais et agaçant (par exemple, il lâche 5 euros de pourboire à la fille du staff qui lui a fait faire le tour de l'assemblée et lui a remis son livret d'accueil comme si elle était un groom d'hôtel). Ensuite, parce qu'il n'y a pas à proprement d'intrigue développée : après 18 mois passés en ellipse, on voit que Galopin reste assez étranger au monde politique (même s'il prend le goût des médias) et reste de passage dans son rôle, toujours pas spécialement engagé en politique, et sans qu'on examine les répercussions de sa députation sur sa vie chamboulée non plus. Finalement, le reportage s'étire donc un peu, mais reste seulement une visite guidée de l'Assemblée.
Commenter  J’apprécie         20
Plus on avance dans les tomes et moins j’y trouve mon compte…
On continue à s’enfoncer dans des histoires politiques qui perdent en légèreté par rapport au premier tome.
C’est donc moins clair à suivre et j’ai trouvé ça moins agréable.
Grand-Rivière se conduit plus comme un con dégoûté dans ce tome alors qu’il était Charles Bronson au début, le sauveur sans peur.
Ce qui rend encore les choses plus compliquée pour lire ce livre 18 ans après sa publication, c’est qu’on essaye de retrouver les accusations à peine masquée de l’époque, avec la ville de Vitriol, un type, Tergem, membre du T.N.T., parti raciste…
De moins en moins sympa à suivre.
Commenter  J’apprécie         00
Moins accroché que le premier tome.
Le propos est déjà un peu vu dans le premier, donc moins de surprise, que ce soit sur les manières de A.D. comme sur celles du T.N.T. Qui plus est, les scènes s’allongent souvent un peu sans réelle information pour pouvoir faire un autre tome derrière. Enfin, beaucoup de personnages nouveaux parlent entre eux de choses qu’ils connaissent et qui doivent rester secrètes – les demi-mots nous excluent donc d’une totale compréhension de l’histoire qui rend celle-ci moins agréable à suivre.
Commenter  J’apprécie         00
Perso, j’aime bien les dessins de Coutelis, à la fois soignés et un peu « crade ». Un truc qui accroche l’œil en restant lisible.
Le scénario est un vrai polar, dans le ton et l’enquête. On dirait ces vieux films français des années 70, politiques, engagés. Avec un ton cynique qui correspond parfaitement à l’ensemble.
L’ensemble se marie bien, ton, histoire et dessin.
Avec quelques scènes d’ouverture à la Charles Bronson pour poser le personnage.
Très bon premier tome.
Commenter  J’apprécie         00