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Citation de Leslecturesdangelique_


Dès le Grand Nord, tout paraît plus clair en juin lorsque la marée nocturne se retire et cède sa place à la saison blanche : le soleil ne se couche plus. La lumière occupe alors tout l’espace et la vérité peut éclore.
Dans le comté de Finnmark, un bus circule ce jour-là. D’un coup de reins énergique, il se hisse vers l’aéroport de Kirkenes. Pour ses passagers, c’est le terme d’un long voyage maritime sur l’échine rugueuse de la Norvège, un pays où les fjords sont des cicatrices jamais refermées.
Fourbue de fatigue, Mina s’appuie sur l’épaule de son fils Serge. Sa main lui enserre le bras, comme si elle était parcourue d’un sentiment d’angoisse après la traversée agitée de la mer de Barents depuis Honningsvåg, port de l’île de Magerøy. Une mer où la fierté de l’Atlantique se cogne contre le front polaire des eaux glacées de l’Arctique. Les bruits du caboteur, de son combat contre les vagues hostiles ont remué en elle les souvenirs de sa jeunesse, de sa naissance au coeur de la Seconde Guerre mondiale.
La route est déserte. Un panneau avertit : « Interdit de photographier. Zone militaire. » Le relief rocheux est austère, dénudé. Quelques verrues de neige sont encore incrustées dans les parois, comme un rappel des rigueurs de l’hiver. Des images jaillissent alors en grappes du tréfonds
de sa mémoire, qui lui rappellent son enfance à Vilnius où elle est née quatre-vingts ans plus tôt, sous le régime soviétique.
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