Il marche. Il va marcher toute la nuit vers un but lointain et inconnu, une contrée sans musique, sans public, où sa réputation n'aura pas cours. Rue Grande, néanmoins, il croise la route des couples farouches, qui vont dîner, et dont le regard le consterne. Il a des rêves d'Argentine, ou de couvent.
Autour de cette table, tout se tient : la solitude du plateau de chêne, le tranquille va-et-vient des serveurs, la choucroute et les tripoux que deux mots pourraient faire apparaitre au milieu de fumées favorables. Dehors au contraire, tout est incertain, entre miracle et mirage.
Aujourd'hui, dans la bibliothèque, l'extase s'éloigne. LE paradis est fermé. Autant que Marc. Est-ce que, de là-haut, Édouard l'observe avec cet air d'ironie qu'il avait dans leur jeunesse ?