Un livre réussi est selon moi une œuvre d’apothicaire. J’imagine souvent son auteur penché au-dessus de son établi, trois poils de ceci, une goutte de cela. Travaillant avant tout sur l’atmosphère, le rythme et tout un tas d’autres méticuleuses magies. On se doute qu’un tel boulot réclame du métier. Sylvette Heurtel en a. Ce tout nouveau recueil, Les Contes déraisonnables, est un très savant mélange. De douceur et d’ironie. D’humour et de délicatesse. Ce qui frappe, c’est avant tout la justesse, le sens du détail (Quand elle parle de la mer, le sel vous poisse les lèvres. Vous y êtes). Une mécanique qui n’en a pas l’air, un art consommé des dialogues, une science des parfums, des couleurs. Il fallait oser dresser un livre autour de l’absence. Sylvette a su y glisser ce qu’il faut de mélancolie et de tendresse. Un très beau recueil de nouvelles… Ma préférée ? « Ceux qui sont en mer ». C’est une perle. Au milieu d’un collier.
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Ces nouvelles de Sylvette Heurtel ont pour fil conducteur le thème de l'absence. La mer, le voyage et l'errance intime ainsi que les gens de mer y sont très présents.
Mais surtout, les personnages que l'auteur nous invite à rencontrer demeurent longtemps à notre esprit après la lecture. Comme de vraies rencontres, dans la vraie vie....
Il faut avoir un regard, de l'empathie et un un sacré talent pour nous rendre ces êtres de papier aussi vivants, surtout que la mort est souvent évoquée dans cet ouvrage. Absence, douleur ou périple, Sylvette en parle comme faisant partie de chacun et de nos existences, et elle apporte à son livre une humanité et une pudeur qui éclairent chaque nouvelle.
Un beau recueil à l'écriture ciselée avec au final, un véritable voyage. Et une boucle bouclée...
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