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Citation de LugSamildatek


J'ai assisté au spectacle cannéole que nous ont offert 3 danseuses-musiciennes plutôt splendides. La cannéole, tel que je la connaissais jusqu'alors, se jouait avec un long bambou troué de deux mètres que les musiciennes présentaient face au vent, sous une série variable de figures, afin que le souffle traverse le bâton et y produise ainsi un son agréable. Au mieux était ce, bien mené, une sorte de concert de flûte un peu haché, avec quelques gesticulations plus ou moins bien intégrées qui y répondaient. Mais ce que j'ai vu m'a fasciné. C'est un art automoteur où la musique, qui naît du mouvement du bâton, donc du geste, donc de la danse qu'il l'apporte, suscite la danse qui suivra, laquelle relance naturellement la mélopée du vent et s'entretient d'elle-même, dans une volte entre sons et gestes qui n'a ni début ni fin, et s'enspirale. Outre que la vélocité du ballet m'a surpris, ne s'autorise on que les silences nécessaires au tempo et jouant continûment un air mélancolique enroulé par les danseuses avec une désarmante sensualité. Le bambou, entrave des chorégraphies ordinaires, prend ici une force visuelle de porte étendard, de fer de lance, c'est un arbre , un sexe , une hélice lente, selon les inflexions musicales. Après le spectacle, je n'ai pu m'empêcher d'aller féliciter la danseuse qui m'avait le plus touché.
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