Depuis un peu plus de 20 ans au grès de nouvelles et de trois immenses romans, Alain Damasio nous accompagne. Au travers des livres "La Horde du Contrevent", paru en 2004 et "Les furtifs", chez Gallimard, il construit une oeuvre assez extraordinaire imprégnée d'aujourd'hui et ouverte sur demain, rempli de poésie, de pulsions de vie mais aussi à la gloire de l'imaginaire.
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Un message publicitaire nie la vie parce qu'il dégrade les désirs en besoins.
La maturité de l'homme est d'avoir retrouvé le sérieux qu'on avait au jeu quand on était enfant.
Qu'importe où nous allons, honnêtement. Je ne le cache pas. De moins en moins. Qu'importe ce qu'il y a au bout. Ce qui vaut, ce qui restera n'est pas le nombre de cols de haute altitude que nous passerons vivants. N'est pas l'emplacement où nous finirons par planter notre oriflamme, au milieu d'un champ de neige ou au sommet d'un dernier pic dont on ne pourra plus jamais redescendre. N'est plus de savoir combien de kilomètres en amont du drapeau de nos parents nous nous écroulerons ! Je m'en fiche ! Ce qui restera est une certaine qualité d'amitié, architecturée par l'estime. Et brodée des quelques rires, des quelques éclats de courage ou de génie qu'on aura su s'offrir les uns aux autres. Pour tout ça, les filles et les gars, je vous dis merci. Merci.
La fin justifie les moyens (...)
Mais qui justifiera la fin ?
Le pouvoir n'est pas une substance ou un fluide magique que le Président, qu'une classe ou un appareil d’État posséderait en propre comme une chose. Personne ne peut vraiment dire ce qu'est le pouvoir en démocratie car le pouvoir est essentiellement... multiple... diffus, il s'exerce avant de se posséder... Mais il ne s'exerce que dans des rapports complexes et entrelacés, au sein d'un écheveau de lignes qui se coupent ou se nouent étroitement : médias, religions, multiplanétaires... syndicats, groupe de pression... peuple... président même... Si vous cherchez LE Pouvoir, vous ne ne le trouverez jamais, parce qu'il est partout.
Le hasard est un allié aussi fugitif que mortel. Il te tue avec la même facilité qu'il te sauve.
"J'
ai
cru
voir
buter
Sélème,
Stylite
invaincu
autrefois...
Nonobstant
compatissez
Messeigneurs
compréhensifs !
Surenchérissez
chaleureusement !
Réapprovisionnez
occasionnellement...
Institutionnalisez...
irrévérencieusement ! "
- De quel droit me répondez-vous ainsi!
- De quel droit ? D'aucun droit, madame. Je ne parle ni n'insulte au nom d'un droit. Je refuse le droit, tous les droits. Les droits, on finit toujours par en faire une machine à produire de l'inégalité. Quand quelqu'un me dit : J'ai le droit de..., je sais qu'il va dans la minute m'interdire quelque chose. Qu'il va me forcer à ... au nom de... Regardez le droit de propriété, ce qu'on a fait en son nom...
Change l'ordre du monde... Plutôt que tes désirs... Tes désirs sont désordres...
Un siphon fond, fond les petites marionnettes...
Un siphon, fond, fond, trois p'tits tours et puits sans fond ?