Face à l'infidèle comme au chrétien, les traités de tactique invitent les généraux à toujours préférer l'astuce au déploiement de force, et le plus beau compliment, pour un souverain, est de vaincre sans répandre le sang, car, dans ce monde authentiquement chrétien, le meurtre est toujours détestable, fût-ce celui d'un infidèle abattu au combat. dans ces conditions, l'idée même de guerre sainte est inconcevable : on en fait reproche aux musulmans, mais combien plus aux Latins dont la croisade, qui consiste à "brandir la croix dune main et l'épée de l'autre", est sentie en Orient comme une damnable déviation.