Jankélévitch a raison : l'amour relève de l'emprise et cette emprise est une bénédiction. Aimer, c'est être dépendant, dominé, subjugué, assujetti. Aimer, c'est passer après. Aimer, c'est faire l'expérience inouie d'une aliénation meilleure que la liberté. Alors que rien ne le laissait prévoir, le pour-soi se renverse miraculeusement en pour- autrui. Sortir de l'emprise pour établir une relation contractuelle, démocratique, rigoureusement égalitaire, comme l'exige la nouvelle doxa, c'est sortir de l'amour.