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EAN : 9782073048981
Gallimard (04/01/2024)
4.13/5   45 notes
Résumé :
Walter Benjamin collectionnait amoureusement les citations. Dans la magnifique étude qu’elle lui a consacrée, Hannah Arendt compare ce penseur inclassable à un pêcheur de perles qui va au fond des mers « pour en arracher le riche et l’étrange ».
Subjugué par cette image, je me suis plongé dans les carnets de citations que j’accumule pieusement depuis plusieurs décennies. J’ai tiré de ce vagabondage les phrases qui me font signe, qui m’ouvrent la voie, qui dés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je termine ce livre à l'instant, et je suis bien découragé. Non par le contenu du livre, bien au contraire, mais parce que ce sera une fois de plus Vox clamans in deserto.
Et c'est dommage, parce que c'est un livre courageux, dont l'auteur ne craint pas de prendre des coups.
Qu'on en juge: il prend la défense d'Israël (sans soutenir pour autant Netanhyahou ) de Renaud Camus, de la culture classique, condamne l'idéologie du genre, le wokisme, l'idéologie de la décroissance, le néo-féminisme et les excès de metoo#, les humoristes à gage, comme on dit tueurs à gage, des radios de service public(*), s'inquiète de la progression de l'islamisme, et dit encore bien d'autres choses encore, dont il parle mieux que je ne saurais le faire; je ne le paraphraserai donc pas.
Mais hélas, cela a été beaucoup dit ces temps-ci et la bête n'a pas reculé.
D'ailleurs ses défenseurs multiplient les anathèmes, le dernier dans l'édition numérique de l'Obs de ce jour, qui qualifie le livre de "pot-pourri de toutes les idées les plus réacs, ce qui n'est guère aimable, mais reste encore poli; tout le monde n'a pas ces délicatesses à l'égard de nous autres, pauvres réacs.
Parce que c'est à nous que ce livre fera encore le plus de bien; il ne nous convaincra pas, nous le sommes déjà, mais il nous réconfortera en nous permettant de nous sentir un instant moins seuls ; nous en avons besoin, puisque l'écrivaine franco-camerounaise Léonora Miano, dont Finkielkraut rapporte les propos, nous prévient charitablement de notre disparition en tant que peuple et en temps qu'individus, je cite :
« Vous avez peur d'être minoritaires culturellement, n'ayez pas peur de quelque chose qui va se passer, l'Europe va muter. Cette mutation peut être effrayante pour certains, mais ils ne seront pas là pour voir l'aboutissement. » Il est charmant de se voir ainsi opposer à titre d'argument sa propre finitude.
Selon Calderon, le pire n'est pas toujours certain; acceptons-en l'augure, et concluons sur cette note optimiste. Si l'on peut dire....

(*) l'expression est de moi, je ne le précise pas pour m'en vanter, mais pour ne pas attirer sur la tête de l'auteur des foudres supplémentaires
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C'est le premier livre d'Alain Finkielkraut que je lis, tant son personnage médiatique avait eu le don, jusqu'ici, de m'irriter. Non pour ses idées, mais pour la véhémence un peu ridicule qu'il montre souvent sur les plateaux de télévision, véhémence qu'il semble garder en son privé, et qu'il décrit au chapitre consacré à sa rupture amoureuse : cela « ne méritait pas que je monte sur mes grands chevaux et que je crois bon d'afficher ma sensibilité supérieure aux malheurs du monde ». Dont acte.
Etrange construction que celle de ce livre. Après un premier chapitre où l'auteur s'emploie à prouver qu'il partage l'illusion si commune à tous de vivre une relation amoureuse semblable à nulle autre, il enchaine sur quatre chapitres de bonne tenue philosophique, mais où il abuse du para-discursif. Diantre, pourquoi tant de mots ? Il sort une citation toutes les 3 lignes.
Suivent huit chapitres où il cherche à justifier -avec succès- la réputation de vieux c..rispé d'extrême droite tressée par ses adversaires. (Un Camelot du Roi, écrit-il). S'ajoute à cela deux chapitres inclassables, le 11 où il règle ses comptes avec les humoristes et la bien-pensance de France Inter, et le 13 qui m'a fait l'effet d'un mauvais cours de Terminale sur le Contrat Social de Rousseau. (Le philosophe, pas l'écologiste).
Le résultat est inégal. J'ai adoré les chapitres sur la mort et l'éducation, sans oublier l'idée européenne présentée avant tout comme une aventure culturelle. « Où que vous soyez au monde, vous êtes européen quand vous êtes en train de lire » (Cynthia Ozick).
Sur la mort, il livre des paroles fortes sur l'angoisse qui s'ajoute aujourd'hui à la peur de la mort. La fin de la vie nous terrifie, mais la fin de vie aussi. Chacun est amené à se demander s'il restera lui-même dans ses dernières années, ou s'il connaitra « l'immense chagrin de se savoir en état de destruction mentale » (Rezvani).
Sur l'éducation et le concept de méritocratie républicaine, il montre combien la pédagogie compassionnelle et réparatrice née de la lecture des « Héritiers » de Bourdieu est à l'origine de l'effondrement du niveau scolaire actuel. L'Education Nationale est devenue une fabrique du narquois pour des êtres humains qui naissent libres, égaux et bacheliers. Forcément bacheliers.
Ensuite, il s'emploie à dézinguer avec un plaisir manifeste le wokisme, la cancel culture, le féminisme faux-nez de l'appétit de pouvoir, le trans devenu le « Messie du Je », il dégaine son Renaud Camus et piétine Sandrine Rousseau et Greta Thunberg. Il endosse avec jubilation les habits du Grand-Papa Ronchon de Michel Serres, faisant passer ce dernier, au passage, pour un thuriféraire béat de la société actuelle, ce qui, si mes souvenirs de lecture de « C'était Mieux Avant » sont fidèles, est inexact. Il jubile, et on peut se réjouir avec lui à chaque formule assassine : « Cours magistral, autrefois c'était un pléonasme. Aujourd'hui c'est un oxymore. »
Mais mon plus grand reproche est qu'il reste au niveau du constat. Typique, le dernier chapitre où il liste longuement tout ce qui était mieux avant. Mais sans jamais se demander comment nous en sommes arrivés là. Il cite la phrase de Jaime Semprun : « A quels enfants allons-nous laisser notre monde ? » Ces enfants qui adhèrent à tous les « ismes » délétères qu'il dénonce, sont le produit de l'éducation et des valeurs transmises par sa génération et celle qui a suivi, c'est-à-dire la mienne. Si je partage souvent son constat, ce qui importerait vraiment, aujourd'hui, serait de comprendre où nous avons merdé. Pour que les générations futures fassent leurs propres erreurs et ne recommencent pas les nôtres. Qu'avons-nous fait ou pas fait, qu'aurions-nous dû faire autrement pour que nos enfants et petits-enfants vivent dans un monde plus respirable que celui que nous leur transmettons ? Il me semble que c'est la seule question valable, et Finkielkraut, tout à son archéophilie, se garde bien d'y répondre.
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C'est un très beau livre que j'ai lu deux fois pour en retirer toute la richesse. L'auteur , inspiré par des citations ( les perles) de grands penseurs du monde occidental dont il est familier , aborde les problématiques essentielles de notre monde contemporain et ne comprend pas l'acharnement mis en oeuvre pour détruire notre civilisation.
Le livre commence de façon surprenante par le récit d'un chagrin d'amour dont l'auteur s'est affranchi en n'écoutant que lui-même.
Puis le problème de la fin de vie est abordé avec beaucoup d'émotion et de réalisme dans le prolongement de la pensée de Houellebeck à ce sujet, non sans quelques réserves. L'écrivain fustige ensuite l'abandon des règles de politesse , le wokisme , le refus de la sélection à l'école car ces nouveaux concepts sont destructeurs, se retournant contre ceux qu'ils sont censés protéger.
Nous sommes ici amenés à réfléchir à toutes ces évolutions sociétales,éclairé par ce grand et bel esprit qu'est Alain Finkielkraut. Merci

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Testamentaire, l'essai décrit brillamment le monde moderne comme il ne va pas. C'est avec une grande finesse et pudeur qu'Alain Finkielkraut aborde les sujets actuels de notre société : l'amour, la mort, la mort sociale, l'Europe, le progressisme, la civilité, le wokisme, l'antisémitisme, l'humour, etc.
Successions de confessions parfois surprenantes, l'auteur, parfois taxé de pessimisme, se révèle sous un autre jour. « Quand la statistique affirme que le temps a raison de la continuité des êtres et dissout ou transforme, jusqu'à le rendre méconnaissable, le lien qu'ils ont tissé, je lui oppose farouchement le démenti de ma vie. […] Je tenais simplement à rappeler que l'amour, dans sa modalité la plus haute, est un chemin de connaissance. »
« Il y a tant à défendre ! Il faut être fidèle » (Friedrich Hölderlin)

Un bijou !
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La dernière fois que j'ai lu autant de citations, c'était pour mon bac de français, et celui de philo. Bon, pour les bachos 2024, jetez-vous sur ces « perles », ici, employé comme métaphore, et qui signifie du coup, les « bons mots », « les pensées », et n'ayez pas peur, vous allez croiser Lévinas, Kundera, Elias Canetti, Paul Valery, Marc Bloch et tant d'autres que vous ne connaissez pas. Après une telle lecture, croyez-moi, vous serez fins prêts à faire votre dissertation et à épater la galerie qui vous corrigera. Pour les autres, on n'est jamais trop vieux pour s'instruire et glisser, de temps en temps, une « perle » dans la conversation. Ce livre vous aidera. Moi, franchement Alain Finkielkraut m'avait subjugué en 2019 sur le plateau de Pujadas, au sujet des viols des femmes. J'ai dévoré ce livre juste pour savoir quelle « perle » il allait me servir à ce sujet. Car il n'a écrit cet ouvrage que pour ça : se justifier 5 ans après. Ainsi a-t-il pavé son récit de « bonnes intentions » (de perles donc) pour en arriver à la page 148, chapitre 10, qui s'ouvre avec une citation de Virginia Woolf. Oh zut !!!! Je suis déçue, il n'a pas choisi celle que je préfère « Les femmes ont pendant des siècles servi aux hommes de miroirs, elles possédaient le pouvoir magique et délicieux de réfléchir une image de l'homme deux fois plus grande que nature. » Il l'a opté pour l'autre « Les femmes…. Mais n'êtes-vous pas lasses jusqu'à l'écoeurement de ce mot ? Je vous garantis que je le suis, moi. » Je retrouve, dans ce choix, il me semble, le Finkielkraut de 2019 chez Pujadas, qui hurlait « Violez vos femmes ! Violez vos femmes ! Moi, je viole la mienne tous les soirs et elle en a marre. » A 70 ans, quelle souplesse sexuelle. J'en reste encore baba, voyez comme quoi, la citation de Virginia Woolf (la mienne pas la vôtre) n'est pas si idiote. Ce livre est intéressant à lire car on mesure, comme ça, en 207 pages la pensée d'un auteur, philosophe de surcroit, qui analyse la société d'aujourd'hui, avec des arguments, pointus, mais sont-ils encore efficaces ? A vous de juger, braves gens, moi, je me demande comme Virginia Woolf, si parfois nous « ne gâtons pas les choses, en les exprimant ? »
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
La culture, c’était mieux avant le tout-culturel.
La République, c’était mieux avant les territoires perdus.
Le bac, c’était mieux quand ce n’était pas une blague.
L’élitisme pour tous, c’était mieux que l’antiélitisme.
Le vivre-ensemble, c’était mieux quand le mot n’existait pas
La lutte des classes, c’était mieux que la fracture française.
La presse scrupuleuse qui rapportait modestement les vérités factuelles, c’était mieux que la presse vigilante qui censure impitoyablement tous les faits non conformes à son grand récit antiraciste.
« Il est interdit d’interdire » avait bien des défauts, mais c’était quand même mieux que la cancel culture.
Le monde réel, c’était mieux que l’écran total.
Ennuyeux, c’était moins pénible que chiant.
Ma mère, c’était mieux que maman.
L’auteur des Bijoux de la Castafiore, c’était mieux que le papa de Tintin.
La gauche, c’était mieux avant qu’elle ne remplace la défense de la laïcité par la lutte contre les discriminations.
La laïcité, c’était mieux avant qu’elle ne s’assigne pour mission prioritaire l’effacement de la marque chrétienne en FranceLa conversation dans les cafés, c’était mieux avant la musique d’ambiance.
Les paysages, c’était mieux avant les éoliennes.
L’écologie, c’était mieux avant qu’elle ne sacrifie la beauté du monde au sauvetage de la planète.
Les yeux voyaient mieux quand il y avait des poètes.
Le silence, c’était mieux avant qu’il ne soit traité en ennemi et chassé de partout.
L’anglais, c’était mieux avant le bad buzz, les punchlines, Google Maps, le job dating, la start-up nation, les flyers, les gamers, les leaders et les followers du globish.
Le français, c’était mieux avant « celles et ceux », « chacune et chacun », « toutes et tous ».
Soutenir son équipe de cœur, c’était mieux que la supporter.
L’égalité, c’était mieux avant l’écriture inclusive.
La syntaxe, c’était mieux avant « On doit travailler en profondeur sur comment on peut développer le vivre-ensemble », « Je me suis interrogé sur pourquoi j’ai écrit Retour à Reims » ou « Il y a un débat qu’on a à l’intérieur du monde éducatif sur quelle est la meilleure manière d’enseigner les valeurs de la République ».
L’intimité, c’était mieux avant qu’elle ne se déverse sur Facebook ou sur Instagram.
Les rues, c’était mieux avant le téléphone portable ; les autobus et les salles de classe aussi.
L’humour, c’était mieux avant les marathons du rire.
L’appel du 18 Juin, c’était mieux avant sa contrefaçon par l’intelligence artificielle.
Le passé, c’était mieux quand il était étudié et non mis en examen.
Le présent, c’était mieux quand il ne parlait pas tout seul.
Le contradictoire et la présomption d’innocence, c’était mieux que « On vous croit ».
Le progrès, c’était mieux avant qu’il ne se transforme en processus automatique.
Le mal du pays, c’était mieux avant l’exil à domicile.
Paris, c’était mieux avant la condamnation de ses habitants aux chantiers à perpétuité, sans aménagement de peine.

prétention de n’exister que dans la tête de ses détracteurs.
La délicatesse, c’était mieux avant l’instauration du trigger warning pour ménager les susceptibilités communautaires.
Être concentré, c’était mieux qu’être focus.
Réfléchir autrement, c’était mieux que changer de logiciel.
Les villes, les théâtres, les musées, les lieux de culte, c’était mieux avant la macdonaldisation générale : « Venez comme vous êtes. »
Le surmoi, c’était mieux avant Greta Thunber Agatha Christie, c’était mieux avant sa réécriture arc-en-ciel.
Picasso, c’était mieux avant son inculpation pour misogynie par les élèves des écoles d’art.
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Notre époque post-romantique semble avoir intégré et programmé l’obsolescence. On n’aime plus pour toujours. Et on prend d’entrée de jeu, son parti. On est revenu de tout avant d’être allé nulle part. On fait ses premiers pas dans l’existence avec le sourire en coin de celui à qui on ne la fait pas. Le scepticisme n’est plus terminal mais inaugural.

Dans le sillage du refus amoureux d’entendre raison, la longévité a remplacer l’éternité et lia santé du corps s’est imposée au détriment du salut de l’âme.

Le souhait de vivre vieux et même très vieux s’accompagne de la crainte de mourir trop tard. Cette angoisse est si présente qu’elle en vient à concurrencer et même à supplanter l’angoisse de la mort.

Lorsqu’un pays, une civilisation, une société, en vient à légaliser l’euthanasie, il perd à mes yeux tout droit au respect. Il devient, dès lors, non seulement légitime mais souhaitable de le détruire ; afin qu’autre chose, un autre pays, une autre société, une autre civilisation, ait une chance d’advenir.
Michel Houellebecq

Ce qui compte, affirmait Jürgen Habermas, ce n’est pas qu’un sujet collectif puisse s’affirmer vis à vis de l’extérieur, mais qu’un ordre libéral soit garanti à l’intérieur.

Au Moyen-Age, l’unité de l’Europe reposa sur le religion commune. Dans les temps modernes , quand le Dieu médiéval se transforma en Deus absconditus, la religion céda la place à la culture qui devint la réalisation des valeurs suprêmes par lesquelles l’humanité européenne se comprenait, se définissait, s’identifiait. La connaissance et la défense de la religion cessèrent alors d’être le but suprême des études.

Une chose est sûre : la culture au singulier n’est plus en odeur de sainteté nulle part. Jusque dans les université, on dénonce son élitisme. Descendue de son piédestal, elle n’est plus aujourd’hui admise à l’existence que comme pratique sociale, térêt que n’importe lequel loisir.. Ce tournant sociologique est entériné par l’esprit d’égalité. La démocratie, parvenue à son stade ultime, ne supporte aucune forme de transcendance. Après la sortie de la religion, voici venu le temps de la sortie de la culture. Le “chacun ses goûts“ a eu raison des valeurs suprêmes. Plus question d’estimer davantage les oeuvres artistiques que les produits du divertissement. Plus question même de les séparer : l’heure est à la “dé-hiérarchisation“.
Les anciens soixante-huitards rendaient grâce aux penseurs d’Europe Centrale de les avoir réconciliés avec la démocratie libérale.. Ils ne s’attendaient pas à ce que l’un d’entre eux, le plus prestigieux peut-être, portât le deuil d’une Europe mise à mort non par le mal totalitaire mais par l’hubris démocratique. ( Kundera )


« Quand le citoyen écologiste prétend poser la question la plus dérangeante en demandant : “Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ?“, il évite de poser la question réellement dérangeante : “à quels enfants allons-nous laisser notre monde ?“ «  (Jorge Semprun)

En se posant comme sujet, l’être humain avait certes conquis et consolidé son autonomie depuis l’aube de temps modernes. Il ne recevait plus d’ordres d’en haut. Ramenant l’autorité du ciel sur la terre, il obéissait aux lois qu’il avait lui-même édictées. Il était son propre prescripteur mais il n’était pas son propre créateur. Il ne choisissait pas le masculin et le féminin.IL avait beau accumuler tous les droits, il héritait encore de son être, sa liberté restait hypothéquée par sa naissance. La scandale s’achève. Sortant définitivement de l’aliénation, l’humanité rejette cette mainmise immémoriale. Sur le modèle des trans, chacun est invité à se réapproprier son origine et à s’affranchir, ce faisant, de la condition humaine.
“Rien en moi ne me précède“, telle est l’ultime maxime de la liberté.
“L’homme moderne a fini par en vouloir à tout ce qui est donné, même sa propre existence, à en vouloir au fait même qu’il n’est pas son propre créateur ni celui de l’univers“ (Hannah Arendt)
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Une chose est sûre: la culture au singulier n’est plus en odeur de sainteté nulle part.
Jusque dans les universités on dénonce son élitisme. Descendue de son piédestal, elle n’est aujourd’hui admise que comme pratique sociale, sans plus ni moins de légitimité ou d’intérêt que n’importe quel loisir….
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Au lieu de se poser, comme les Anciens, la question du meilleur régime, au lieu de partir en quête du Souverain Bien, la philosophie politique s’est concentrée sur la recherche de la moins mauvaise société possible : celle qui éviterait aux hommes l’enfer de la guerre civile. Ravagée par la conjonction sanguinaire de l’amour immodéré de la gloire et de l’amour fanatique de Dieu, l’Europe a dit, pour la première fois de son histoire : plus jamais ça. Et elle a tablé pour se reconstruire sur l’amour de soi, c’est-a-dire l’aspiration humaine la plus terre à terre : l’instinct de conservation. Comme l’a montré Hobbes, la peur de la mort violente unit les hommes que tout oppose. Ce n’est pas la paix des braves, c’est la paix – plus solide, pensait-on – des bourgeois.
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Agréable, gentil, charmant, prévenant, avenant, attirant, distrayant, ravissant, émouvant, troublant, déroutant, bouleversant, renversant, saisissant, trépidant, palpitant, captivant, réjouissant, rafraîchissant, réconfortant, stimulant, fascinant, profond, admirable, splendide, sublime, subtil, somptueux, mystérieux, chaleureux, attentionné, adorable, c’était mieux que « sympa ». Sous ses dehors bonhommes, sympa, c’est Attila : après son passage, les différences ne repoussent plus.
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