Citations de Alain Garot (53)
Elle le vouvoyait, puisque l'exigeait la particule de leur nom et l'orgueil de l'homme qui en avait le monopole.
Un accord tacite régissait leur destinée : respect du mâle, et discrétion en plus. Leur pauvre amour, s'il n'était pas la proie des rares tempêtes du sens, se révélait finalement platonique. Et chaque jour qui passe semblait même les éloigner davantage.
Avec les femmes c'est comme ça : plus t'as d'sous, plus t'en as !
On se fait au bonheur comme au malheur. Seulement, il y a qu'après avoir tant soit peu goûté aux bonnes choses, on s'y accroche.
L'habitude, c'est une des clés de l'existence.
Ma mère, qui avait reçu des siens en naissant une mentalité ancillaire, me fit à son image, faible et plus apte à mendier mon pain qu'à le gagner honnêtement.
À présent qu’elle était laide, démangée par l’alcool et abrutie par les coups, il ne la jugeait plus désirable : elle servait tout juste d’exutoire à son trop plein de dépit. Pourtant, il n’était pas foncièrement méchant. Il lui manquait encore le giron d’une maman, le retour aux profondeurs rassurantes.
Sur la terre, la première mission que nous ayons tous à accomplir, c’est le pardon.
Imagine un bébé, un innocent à la frimousse souriante, un petit cœur fragile; imagine ensuite les souffrances qu’il a peut-être dû supporter, les larmes versées et la lente et cruelle déchéance de son corps d’adulte …
Pour bien comprendre les autres, il faut savoir s’abaisser, et pas n’importe comment.
Ils sont souvent si paresseux qu’ils finissent par croire qu’on aime pour cent sous.
Ton mal - je veux bien sûr dire celui des tiens - leur semble non seulement incurable, mais inexplicable ; et leur fraternité, quand elle existe, méprise ce qui est essentiel en toi. Les repus, vois-tu...
On ne discernait en ce gosse qu’un masque identique à ceux du mardi-gras, quand chacun ressort ses vieux chiffons.
Un chat que vous gardez précieusement dans l’ouate derrière votre fourneau, pendant qu’une pauvre vieille meurt dans la misère…
Les belles maisons abritent la plupart de vos coutumiers.
Ses yeux disaient tout : l’Amour, le Vrai, celui que les mots n’atteignent jamais.
Il eût voulu pleurer, tellement son cœur était lourd; comme celui d’un père qui, soudain, réaliserait à quel point est grande la distance le séparant de son propre fils.
S’il doute de l’existence de Dieu, c’est de la faute à ces prétendus chrétiens, dont les manières, les soifs de gloire, de puissance et d’honneur, l’horripilent ; et s’il semble tant haïr notre église, sachez que ce n’est pas à Dieu qu’il en veut, mais bien à vos impostures.
On n’explique pas ce drame de la misère en invoquant l’intervention des puissances maléfiques.
Le monde est méchant. Et moi, ce n’est pas de ma faute si je suis comme ça. Après tout, je n’ai pas demandé à venir au monde.