Citations de Alain Garot (53)
CŒUR !
Chose étrange que ce balancier autonome, source de vie que rien ni personne n’a jamais pu isoler dans aucun système et qui, pour survivre, doit se cacher partout comme un suspect. Cœur qui ne peut plus battre parce qu’on l’étouffe : à l’école, dans la rue, partout.
Et je pense aux milliers de fous qui nous ont précédés sur cette terre, à tous ceux qui se sont accrochés désespérément à des «broutilles» en s’imaginant qu'elles avaient de l'importance. Non, il n’y a rien à espérer sur cette terre où nous n’existons qu’en rêve !
La vie d’interne m’est insupportable, je l’ai déjà dit. J’ai toujours peur. Par exemple, quand j’arrive au dortoir, l’angoisse me saisit au point que je songe à mourir.
Aujourd’hui, nous sommes sans aucune nouvelle de lui. Même l’armée ne nous dit rien. De toute façon, nous autres les Dindin, nous avons le temps d’attendre. Nous n’avons rien à dire, sinon merci, merci pour tout. Merci pour ce monde et sa belle justice. Amen à ses lois, à ses gloires sanglantes, à ses Napoléon !
Toi, le petit ouvrier, tu iras tuer ton prochain pour que de gros pleins de sous s’en mettent encore plus dans les poches.
Une demoiselle ne peut tout de même pas danser avec un gosse en public !
La drogue a cet effet, entre autres, de rendre acceptable l’inacceptable.
Je dis souvent « non » alors que je pense « oui ». Oui comme disent les filles faciles, que j’aime bien du reste ; non pas à cause de leurs fesses, aussi propres que celles de bien d'autres, mais précisément parce qu’en général elles ne sont pas avares.
Certains ne sont-il pas faits pour dépenser et d’autres pour amasser ? L’avarice, pour moi, n’est pas toujours ce que l’on pense. Il n’y a pas que ceux qui thésaurisent. Il y a surtout ceux qui ne dépensent pas. Avares de tout : d’idées, de sentiments…
Boire un coup, moi j’aime bien aussi. Cela décontracte quand on a peur du lendemain.
Un début palpitant. Un développement pathétique. Une fin... Une de ces fins - comme dans un film - qui ne vous laisse pas sur votre soif. Ne faut-il pas que vous en ayez pour votre argent ? Or moi, précisément, le cinéma n’est pas mon fort. Je préfère, et de beaucoup, les coulisses à la scène du mensonge déguisé.
Oser regarder le ciel, témoin impassible de nos suffisances. Troquer l’infini de ce ciel contre notre toute petitesse. Et beaucoup s’aimer... pour supporter l’évidence, et ne pas se retrancher chacun chez soi avec son petit bout de mensonge.
Marre de voir qu’on s’ignore les uns les autres... Parce que cela existe un homme, un homme libre. Vraiment libre. Qui ne soit pas une chose, un objet. Une consommation. Un consommateur de consommations.