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Citation de laulautte


Les ateliers de tatouage jouxtaient l’ancien quartier réservé de Yoshiwara, à Edo, et les pensionnaires des maisons de rendez-vous étaient souvent tatouées. Pour les courtisanes, le tatouage permettait d’exprimer la sincérité de leur amour, ou d’acquérir un charme supplémentaire. En outre, il existait une forme raffinée de tatouage réservé surtout aux femmes, l’irozumi, mot construit par référence à irezumi, tatouage, avec la racine iro, qui veut dire aussi bien « couleur » que tout ce qui à trait à l’érotisme. Ce genre de tatouage reste invérifiable, et peut-être est-il tout simplement légendaire. On l’appelle aussi « tatouage caché », et il passait pour être le plus douloureux : une poudre blanche était incrustée sous la peau, et restait invisible, sauf sous l’effet d’une boisson alcoolisée, du bain, ou du plaisir sexuel, auquel cas elle devenait légèrement rose. La substance utilisée, à base de blanc de plomb, était particulièrement nocive. Ainsi, les initiales de l’amant devenaient visibles sur la face de la cuisse de celle qu’il faisait jouir. Ce tatouage d’amour se retrouvait parfois à l’intérieur du poignet. En revanche, si l’amant changeait, il fallait brûler toutes les traces de l’ancien amant. Une prostituée d’Oshima portait un crabe tatoué au ventre, comme pour ne pas lâcher sa proie. De nombreux tatouages secrets avaient une vocation plus ou moins érotique. La peau froide d’une femme entièrement tatouée devait provoquer des sensations reptiliennes… En retour, la fréquentation de prostituées tatouées pouvait être le déclencheur d’une vocation artistique.
[Marc Kober – Fleurs de peau – Irezumi et horimono (le tatouage japonais)]
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