Le contrepoint de cette affaire est le suivant : si l'un des deux écoulements sanglants fait défaut, il n'y a plus cumul, il n'y a plus de problème. C'est ainsi que la chasse non sanglante peut être féminine, ainsi que nous l'avons vu. Mais aussi : si la femme ne saigne pas, elle peut faire la chasse, même sanglante. Et il existe à ce sujet un exemple parfaitement instructif et démonstratif. Unique d'ailleurs. C'est la déesse de la chasse chez les Grecs anciens, les seuls à avoir imaginé une divinité féminine pour la chasse, et pas un homme : c'est Artémis, dont les Romains ont fait Diane chasseresse. Or elle est notoirement vierge, défendant farouchement sa virginité, s'entourant exclusivement de femmes. La femme qui présidait à la chasse chez les Grecs n'était pas tout à fait une femme aux yeux de ces mêmes Grecs, elle ne connaissait ni le mariage ni l'enfantement, ni le sang de la virginité, ni le sang de la maternité.