Écrire
sans se salir les mains,
sans aligner jour après jour
des traces d’infamie,
impossible,
je n’y arrive pas.
J’ai beau écrire avec mon cœur,
la chair, les nerfs à vif,
je n’y arrive pas.
Arrêter,
ni plus ni moins arrêter,
me perdre une fois pour toutes
dans le blanc de l’hiver,
je n’y arrive pas.
Danser, risquer deux ou trois pas,
bouger jambes et bras
pour développer des lignes,
je n’y arrive pas.
Même chanter
pour ne pas écrire,
me perdre une fois pour toutes
dans ma propre voix,
je n’y arrive pas.
p.14