Il faudrait dire aux peintres d'aujourd'hui que tout se joue dans l'atelier. Dans la lenteur de son temps.
J'aime ces heures passées à regarder la toile, à méditer devant elle. À la contempler. Heures incomparables dans leur silence. Le gros poêle en hiver ronfle. Bruits familiers de l'atelier. Les pigments mélangés par Setsuko, le frottement du pinceau sur la toile, tout revient au silence. Prépare à l'entrée des formes sur la toile dans leur secret, aux modifications souvent à peine esquissées et qui font basculer le sujet du tableau vers autre chose d'illimité, d'inconnu.
p 32 Édition de poche