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Citation de Jean-Daniel


Chapitre premier. La littérature philosophique du Moyen Âge

Le Moyen Âge occidental n’a que tardivement pris connaissance de l’intégralité de l’œuvre d’Aristote ; il a pratiquement tout ignoré de Platon.
Le grand texte platonicien médiéval est le fragment du Timée (17a-53c), traduit et commenté au IVe siècle après J.-C. par le chrétien et néoplatonicien Calcidius. Les traductions du Ménon et du Phédon par l’Italien Henri Aristippe (vers 1156) n’ont eu qu’une influence marginale. La traduction latine du commentaire de Proclus sur le Parménide par Guillaume de Moerbeke ne semble pas avoir été utilisée avant Berthold de Moosburg (vers 1350), puis, surtout, Nicolas de Cues (vers 1460).
La réception d’Aristote se fait en trois étapes. Jusque vers les années 1150-1160, les médiévaux ne connaissent qu’une infime partie de son œuvre logique ; les Catégories et le De interpretatione, complétés par l’Isagoge de Porphyre, ce qu’on appelle la logica vetus – les monographies logiques de Boèce suppléant les parties manquantes de l’Organon. C’est seulement vers la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle que l’ensemble de l’œuvre d’Aristote est en circulation : le reste de l’Organon, tout d’abord, dans les traductions de Boèce (Premiers Analytiques, Topiques, Réfutations sophistiques) et de Jacques de Venise (Seconds Analytiques, vers 1125-1150) – ce qu’on appelle la logica nova –, puis les libri naturales, c’est-à-dire, principalement, la Physica, le De anima, le De caelo et la Metaphysica.
La multiplicité des traductions pèse lourdement sur l’intelligibilité d’œuvres qui finissent par coexister en différentes versions plus ou moins complètes, presque toujours discordantes, en tout cas assez éloignées de l’Aristote restitué par la philologie moderne.
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