Aujourd'hui, la force corporelle et la beauté athlétique sont, chez tous les peuples civilisés, choses singulièrement dédaignées et dont on ne pense guère, dans tout milieu un peu relevé, à tirer gloire ou même vanité. La culture de l'intelligence a, d'une manière exclusive, remplacé la culture des aptitudes physiques, chose fâcheuse et illogique, ainsi qu'on commence à s'en apercevoir, car ce n'est pas impunément qu'on exerce et fait travailler le cerveau à l'exclusion des muscles et des autres parties du corps; au lieu de réaliser l'antique et classique formule qui demande une intelligence saine dans un corps robuste (mens sana in corpore sano), nous voyons trop souvent l'humanité dite civilisée tendre comme type vers un corps débile, agité, plutôt que dirigé par un cerveau surmené ou tout au moins mal équilibré dans ses exercices hâtifs et incessants.
L'anatomie peut d'abord être étudiée à un point de vue purement scientifique, sans autre but que celui d'arriver à la connaissance de la constitution organique de l'homme et des animaux. En satisfaisant ce désir si noble et si légitime qu'a l'homme de savoir le comment et le pourquoi des choses, cette étude amène à des connaissances d'une haute portée philosophique.