Oui,il était un homme,il payait un peu ce qu'il devait,et l'idée d'avoir diminué un peu la misère de cette maison l'emplissait de cette fierté presque méchante qui vient aux hommes lorsqu'ils commencent de se sentir libres,et soumis à rien.Et en effet,à la rentrée qui suivit,lorsqu'il entra dans la cour de seconde,il n'était plus l'enfant désorienté qui quatre ans auparavant quitté Belcourt dans le petit matin,chancelant sur ses chaussures cloutées,le coeur serré à l'idée du monde inconnu qui l'attendait,et le regard qu'il posait sur ses camarades avait perdu un peu d'innocence.