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Critiques de Albert Champeau (5)
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La nuit mystique est déjà un soleil

Ce livre prétend désocculter l'Occulte, donc, à tout le moins : d'ouvrir le Sens, de commenter les symboles, pour prouver à la face de l'obscurantisme que, derrière les mythes et les légendes, derrière les paraboles, il y a toujours une Connaissance, il y a un message plus élevé que la Lettre des choses, il y a la proposition d'une émancipation personnelle, l'autonomie de pensée, la présence de la Transcendance et un Sens à la vie. Ce qui doit déclencher "l'insurrection des consciences".



Dans ce texte, la métaphysique est bien la Proposition pour s'arracher de son chaos intime, elle est un moyen de devenir créateur de soi-même, à notre tour, dans nos limites. C'est une libération par la lucidité et le travail spirituel, cet Effort en Dieu qui, par l'exercice de cette "ascèse mentale" démontre notre vraie Valeur. 4 thèmes abordés : L'enjeu du Jeu, le vrai visage de la Loi, le Vide, dynamique d'éveil et Les nécessités du Mal.



Contrairement à ce que beaucoup pensent, la Loi n'est pas celle que l'on croit. Tel Janus bifrons a deux visages, la Loi divine cache son vrai visage. Suivant sa propre logique, l'Homme fait de la Loi divine une adaptation bon enfant. Prenant ses désirs pour des réalités, l'Homme rêve sa justice. Pour satisfaire ses limites, il se projette dans une vision qui le rassure. Mais il en est tout autrement. La Loi divine est divine et non pas humaine. Elle a ses Raisons que la raison ne saurait connaître ; l'existence tenue par l'Homme n'est qu'une Conséquence de la volonté occulte de son créateur. Conséquence inéluctable, la créature ne dé-termine pas librement les Règles auxquelles elle est soumise. le propos de ces pensées était de clarifier et d'apporter du Sens à ce qui sous-tend le Vivant. Parce que l'ignorance de sa Cause métaphysique fait vivre sans raison. S'interroger est le premier Devoir de l'Homme, car il vaut mieux Connaître qu'ignorer, pour mourir sans Comprendre. L'ignorance est la nuit de l'être, c'est son aveuglement, l'échec duquel on ne tire aucun soleil. Sans lucidité sur sa Condition humaine, sur les Pièges qui bordent la Route, et sur les illusions qui nourrissent les faiblesses, l'Homme ne peut s'élever jusqu'aux cimes et vivre une possible Plénitude.
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Maman les p'tits bateaux qui vont sur l'eau..

Après un avertissement aux lecteurs, qui est déjà en soi tout une anthologie, tout commence par une marinade introductive, genèse du héros, Lancelot de la Mer. Le fils du véritable capitaine Troy et de sa très sainte mère, le sosie de la vierge Marie, mais l’immaculée en moins.



Voici une saga à la Pagnol dans un décor à la Cézanne, pour arriver, tout en subtilité, à une fin à la William Blake. Sans mortimer, évidemment… C’est un peu une « histoire sans fin » dans laquelle nous sommes plongés dès la genèse jusqu’à la survie de l’Être. Ce sont des souvenirs d’enfance tout à fait charmants et grandioses, c’est le Midi et ses paysages, gorgés de soleil et de quelques senteurs de vertes bruyères quelque peu sataniques, ce sont de grands tableaux sur la magie de l’histoire du monde, présentés comme dans un sketch comique, c’est une vie de couple, tout à fait enchantée, partagée avec l’inattendu et le surnaturel.







Voici donc, et c’est bien mérité, une aventure à couper le Souffle. Un voyage qui ne peut qu’être intense et intéressant, décrit avec une gouaille, un champ lexical et un réseau sémantique à dormir debout. Comme nous dit l’auteur : cette histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre… C’est à la fois burlesque et métaphysique. Féérique même. Mais tellement drôle… Avec ce livre, Albert champeau affirme et confirme son style et son humour unique et surprenant. Se démarquer revient à créer, à faire bouger la norme, et la littérature a assurément besoin de nouveauté et de prise de risque pour aller de l’avant. Un livre plaisir. Intelligent. Qui ne gémit pas sur soi ni sur les tourments du monde, mais qui permet justement d’oublier ce quotidien, de s’évader, voire de s’envoler, en chantant Boby Lapointe ou l’Ave Maria…
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Voyage en absurdie

Voici 6 récits absolument « divins » et complètement déjantés qui renforcent, avec humour, l'idée que la transmission de la vie est « éjaculatoire ». Un voyage nulle part, si ce n'est au coeur des tabous et des idées les plus saugrenues. Une littérature « couillarde » et contemporaine, qui apporte ce petit sourire intérieur de complicité et de bonheur dont on a tant besoin. Un livre plaisir.



" Parce que l'humanité est belle et qu'en tout être bat un coeur débordant d'amour, il est bon se rappeler que l'erreur est humaine et l'absurdité aussi." Un nom particulier pour une illustration qui l'est tout autant, Voyage en absurdie est une balade au paradis à travers 6 récits & 7 personnages tout aussi loufoques les uns que les autres. L'écriture aérée et légère – les idées s'enchainent facilement sans tomber dans une linéarité pesante – puise sa force dans l'alternance entre des passages familiers voire vulgaires, et des passages plus soutenus. Cette écriture presque théâtrale, surtout quand elle est lue à haute voix avec une diction adaptée, rappelle parfois des dialogues tels que ceux de L'idiot de Dostoïevski ou ceux qui parsèment le déroulement – jugé pervers – des Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos.



Voyages en Absurdie, c'est une joute verbale de rime et des phrases courtes, plutôt chocs que chic, évoquant des situations assez particulières ou l'érotico littéraire domine en grande partie. L'un des thèmes central de ce voyage qui malgré son nom complet ne peut-être qualifié d'absurde, concerne la religion, dans des situations plutôt saugrenues. Rien ne sert de chercher à comprendre le pourquoi de ces péripéties, mieux vaut profiter de l'extravagance qu'elles déploient tout au long de leurs récits histoire d'apprécier cet ouvrage parfois exalté.
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La Bête à Bon Dieu

Ce texte met en scène dans une dramaturgie paroxysmique les passions et les vices des hommes, leurs coups de sang, les dégâts occasionnés et leur purgation expiatoire. Différents tableaux décrivent dans un décor dantesque des personnages romanesques, hauts en couleur, teintés d’humour et de gouaille rabelaisienne, voire submergés d’amour et d’érotisme. Un voyage en absurdie submergé par le monde obscène de l’éros.



L’écriture est exaltée à l’extrême. Le goût du verbe omniprésent. La plume vigoureuse, jouant de calembours lyriques et autres divertissements stylistiques. Avec une prose enflammée et incantatoire, le verbe chante une sorte de chant allégorique et érotique où la bête à Bon Dieu est loin d’être une coccinelle… Il s’agit d’un homme. Il n’a qu’une arme magique : son muscle mâle. Son origine : la faute. Bien sûr, celle des autres. Son déterminisme : les femmes. Sa liberté : la révolte. Donc, la licence. Finalement, un destin de bouc émissaire. Avec une folie héroïque, divagant d’orgies et d’extravagances pour coïts exaltés, il tient le premier rôle : celui de victime de choix. En vedettes américaines : des femmes en rut, et leur produit : l’homme. En vedette espagnole : une sirène et son pistil. Tout est dit de sa vie affective et de son destin : putain et maman seront son horizon alternatif. Sa vie : un théâtre. On n’y jouera qu’une seule représentation : la maman, la putain, et le petit cochon. Que du karmique. Dieu est le régisseur du théâtre, il compte les points et attend l’inéluctable.



Tout autant lumière que ténèbres, la maîtresse interdite incarne le canal de la prostituée. « la louve » satanique. Voici l’enjeu diabolique de la tentation ; sûrement les atours du piège pour creuser les instincts jusqu’à l’idéal. C’est la femme des grandes apocalypses. Un péché ambulant. La « maman », épouse-mère, incarne quant à elle une sorte de matrona honesta et pudor qui défend l’ordre établi et castrateur par tous les moyens prostituables, toujours au risque de se perdre. Confronté à ces deux archétypes ennemis, l’homme qui reste désespérément peccable succombe aux secousses de la viande dans un délire érotique. Les femmes conduisent l’intrigue en reines phalliques, rivalisant de séduction et d’envoûtement pour conserver le monopole de l’utérus. C’est donc une histoire de bonnes femmes au cul percé et à la toison humide, infestées de mille démons, dans le quel notre héros quasi métaphorique se retrouve par déterminisme confronté aux bonheurs et aux affres de la transgression.



L’unité de lieu se situe dans l’ordinaire du vécu, un univers à la six-quatre-deux abandonné aux vices abrasifs et cyniques d’un idiot égocentrique, dont les interventions déclenchent les bas-fonds de la personnalité, les péchés capitaux rampants. C’est dans ce bain de chaos de noces animales que se joue ce combat entre pureté et perdition. Dans une relation d’anéantissement où l’issue purificatrice sera tarpéienne. Dans cette histoire de dingues, les renversements sont inattendus, magiques, et inéluctables, puisque chacun est conduit par où il pèche, terrassé dans ses propres perversités, aux confins de l’excès, tout près de Dieu. Finalement, ce conte de fées, embrumé d’un subtil voile de sperme vaporisé, se termine comme il avait commencé, sur une condition engloutie.



Traçant une voie qui irait vers la liberté, par excès de liberté dans la licence et, par plaisir retourné, dans la mystique de soi, l’homme peut surgir à l’horizon de l’Autre, où l’Autre n’est que le tragique sosie qui lui renvoie un plaisir redoublé en écho. Dieu. La Chute à l’histoire. Même si l’amour reste l’unique certitude, une fondamentale de vie, ce morceau de vérité demeure souvent la révélation de deux solitudes qui généralement se suffisent à elles-mêmes, comme un vain jeu de miroir. Souvent encore, comme le revers d’une peau de chagrin, il peut être subversif selon l’usage, parce que création et destruction se fondent dans l’acte d’amour comme deux vrais jumeaux Chaque passion fait vivre et croître. Engage et détruit toujours. Heureusement pour les Autres, le bouc est là comme un agneau, en l’absence de ses frères, né sans espoir ni terreur, pour assumer le châtiment d’avoir été créé pour le meilleur de tous, uniquement pour cette vilaine chose. Comme disait Thomas d’Acquin, définissant Satan, la « bête » se justifie par ce que Dieu veut en faire, et ce, quelle que soit sa nature : sacrifiée, tentatrice, ou animale, Finalement, un « moyen » de rédemption.
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Sentiment tropical sur l'infime

Voici un recueil d'une vingtaine de nouvelles, construites comme des sketchs irrationnels, remplis de jeux de mots et d'élans poétiques, que se partage un sentiment d'insurrection ou d'insoumission au monde. 120 pages révolutionnaires pour la beauté du geste, pour prendre sa destinée en mains, pour s'appliquer un mode d'être absolu et ne pas céder à la compromission, pour évoluer en conscience, se bonifier, plus libre, plus lucide, donc plus heureux. Finalement, pour sortir de "l'animal". Pour sauver sa peau. Même s'il faut mourir, s'empêcher d'être détruit...



Avec cet alibi de carnet de voyage qui joue sur la magie de la distanciation et de l'illusion, c'est la crise de la modernité qui est mise en scène, avec dérision et humour, pour laisser place aux rêves. A un moment donné, dans ce qui nous est vendu comme un eden tropical, le lecteur ne sait plus s'il est dans le rêve ou la réalité. Cette forme de mélange, entre réel et imaginaire fantasmagorique est quelque part un jeu en trompe l'oeil qui ne peut que provoquer un vertige, celui de soulever des questions pertinentes à partir de ces petits riens qui nous entourent et qui font la vie ou la mort. De quoi faire vaciller le système inflexible et destructeur qui nous fait danser, de parodier son absurdité, son horreur et son ridicule, de s'émouvoir de sa fragilité aussi et de sa tendresse. Même là-bas, à 10.000 km de nos grands centres prétendus civilisés, il s'agit toujours de la même humanité, celle que l'on est en train de perdre. Un voyage qui n'est finalement pas si exotique que cela...



Finalement, ce livre est un amusant tableau de moeurs, brossés sans indulgence et humour : la comédie du monde. Car, même là-bas, au bout du bout du monde, il s'agit toujours de nous. Le décalage, la distance, ou le fait que d'autres que vous soient mis en scène, et ainsi disséqués, n'atténuent en rien la morale de l'histoire. Même si les voyages forment la jeunesse, ce serait un lieu commun que de rappeler l'inutilité de se fuir. On resterait toujours, ce que l'on était : maladroit, timide, psychotique, ou libidineux. Le mérite de traiter des autres favorise la digestion, surtout que la pilule est toujours amère, et on voit tellement mieux chez les autres. Reste ensuite le meilleur de la démarche : ramener à soi la science acquise, tel Ulysse qui a fait un beau voyage.



Pour la forme, ces nouvelles parlent de l'Océan Indien, d'impressions métissées lointaines. À la fois insolites et paradoxales. Plus particulièrement de l'île Maurice, de La Réunion et autres Mascareignes. Mais cela n'a vraiment pas d'importance, c'est avant tout le fond qui compte. Ce livre est pour Malcolm de Chazal...
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