« Dire d'un être humain qu'il est un scientifique est pur pléonasme. Hélas, cette affirmation est à l'opposé de ce qu'admet la culture aujourd'hui dominante, celle de la société occidentale. Ayant adopté comme moteur de son activité la compétition généralisée, entre individus, entre entreprises, entre nations, ayant choisi comme critère de réussite le profit, elle diffuse à propos de la science deux idées fausses, l'une sur la finalité (le bonheur de comprendre est remplacé par le plaisir d'être efficace), l'autre sur sa pratique (la participation à une œuvre collective de l'ensemble humain est oubliée au profit d'une lutte individuelle, souvent désespérée, pour y trouver une place et la conserver). »