L'émancipation des Juifs, commencée en 1806 par Napoléon, est presque achevée en 1874 par la constitution suisse et en 1878 par le Congrès de Berlin pour les Balkans. La Russie, la Bulgarie, l'Empire ottoman conservent cependant des législations d'exception. La concession à peu près générale des droits civiques eut pour conséquence une nouvelle forme d'antisémitisme, qui dénonçait l'extension de l'influence juive des finances à la politique. Après 1880, les violences apparurent : pogroms en Russie, campagnes de presse d'A. Stoecker à Berlin, de Drumont à Paris, de Kalr Luegger à Vienne de 1897 à 1907, pendant les années de jeunesse de Hitler...
1711 - [p. 73]
La guerre de 1870-1871 n'a duré que six mois.
Les contemporains, raisonnant en terme de puissance, ne virent dans cette dramatique mais brève passe d'armes que le transfert de la primauté militaire d'une vieille nation, la France, à une nouvelle venue, l'Allemagne.
Avec le recul du temps, d'autres conséquences apparaissent. Les changements dans les formes de rivalité qui s'installèrent alors en Europe entrainèrent des transformations fondamentales.
On se mit partout à l'école du vainqueur.
Les quarante-sept années qui séparent le traité de Francfort de l'armistice du 11 novembre 1918 contrastent si fortement avec ce qui les précède qu'on doit les prendre comme une série homogène, ou, si l'on veut un terme d'historien, comme une époque.....
(extrait de l'introduction de l'édition de poche parue en 1968)