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Critiques de Albert Ollivier (1)
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Les templiers

Une des présentations les plus réussies et les plus succinctes de l'histoire de cet Ordre de moines-soldats, depuis sa fondation par Hugues de Payens en 1118 jusqu'à la dissolution et la condamnation des grands dignitaires en France (arrestation massive en octobre 1307 - mort sur le bûcher du dernier Grand-Maître Jacques de Molay en 1314).

L'auteur a su valoriser les heures glorieuses de l'ordre du Temple : il souligne la grande influence "champenoise" des origines, le soutien moral et spirituel de Bernard de Clairvaux, qui n'eut cependant pas l'influence que l'on pense dans la rédaction des statuts et de la règle de l'ordre, mais qui rédigea un manifeste vantant de manière sans doute idéalisée l'esprit de service, de sacrifice, de partage et d'abnégation des membres de ce corps d'élite chargé de la protection des pèlerins et des Lieux Saints de la Chrétienté sur les bords orientaux de la Méditerranée. Qui n'a en mémoire ce symbole du cheval monté fraternellement par deux chevaliers ?

Mais il y eut aussi des périodes sombres, et l'auteur ne cache pas l'influence néfaste du grand-maître Gérard de Ridefort et de ses terribles amis, le sinistre roi de Jérusalem Guy de Lusignan et le grand bandit que fut Renaud de Châtillon, responsables à eux trois de la terrible défaite de Hâttin face à Saladin en 1187.

Il faudra beaucoup d'efforts à ses successeurs au sommet de la hiérarchie de l'Ordre pour essayer de redorer le blason de ce dernier.

Frédéric II, l'Empereur germanique, leur préfèrera l'Ordre teutonique et Saint-Louis fera grise mine aux Templiers. Ne parlons pas de Philippe le Bel qui, une fois la ville de Saint-Jean-d'Acre perdue en 1291, ne verra plus aucune utilité à l'existence de plusieurs ordres de moines-chevaliers et présentera comme incontournable le projet de leur fusion en une seule unité cohérente en vue de la reprise de l'idée de Croisade, si tant est que cette idée eût encore un sens en cette fin de XIIIe siècle où cette passion pour la conservation de la Terre Sainte matériellement parlant commençait à diminuer dans l'esprit des monarques et ne conservait d'importance que dans le fantasme chevaleresque.

On retiendra du livre d'Albert Ollivier le récit des relations difficiles et des ambiguïtés entretenues entre le pape Clément V et le roi Philippe IV le Bel sur le sort à réserver aux membres de l'Ordre et à l'institution elle-même. Il montre que les incompréhensions entre ces deux hommes expliquent la difficulté que rencontra le Capétien à abattre ces moines-soldats, possesseurs de nombreux biens ruraux en France, qui le gênaient parce qu'ils échappaient à son pouvoir et prétendaient ne devoir rendre de compte qu'au Saint-Siège de leurs actes.

Clément V eut sans doute de la peine à devoir s'incliner, au bout du compte, devant la volonté inflexible du "Roi de Fer", pour reprendre les mots du romancier Maurice Druon.

François Sarindar





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