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Critiques de Albert Russo (5)
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On peut le zapper, sans problème.
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Léodine l’Africaine

"Léodine l'Africaine" est l'histoire de Léodine, jeune fille dont les origines s'étalent sur plusieurs continents. Sa mère, Astrid, est belge, son père, Gregory, américain, ils se sont rencontrés en France peu après la libération. Après une cour assidue au Congo Belge, où le grand-père occupait un poste dans les colonies, ils se marient. Mais leur bonheur dure peu, puisque l'avion que prit Gregory pour aller voir sa fille qui venait de naître s'écrase.



Quelques années plus tard, son oncle Jeff apprend à Léodine que son arrière grand-mère paternelle était esclave, et noire. Cette révélation est un choc pour la jeune fille : les opinions de l'époque et le milieu du colonialisme dans lequel elle vit rend ce fait difficile à supporter. Les mots utilisés pour décrire son "sang noir" sont durs : impure, péché, souillée. Sa mère lui demande de garder absolument le secret, Léodine vit désormais avec la hantise que son secret soit révélé. Au-delà de la simple question existentielle "D'où viens-je ?", il y a une véritable crainte d'être mis au ban de la société si la nouvelle se répand : les deux "races" ne doivent pas vivre ensemble. Léodine se lie alors d'amitié à l'école avec une métisse, Yolande, tout en ayant peur que cette promiscuité donne des soupçons aux autres, et lui révèle son secret. La situation sociale est assez bien illustrée par la famille de Yolande : son père est blanc et a épousé une angolaise. Le père et la fille, métisse mais plus blanche de peau, vivent dans la maison, la mère noire est reléguée dans la boyerie au fond du jardin, le demi-frère plus noir de peau n'est accepté que dans une école de missionnaire, et doit rejoindre la cité indigène tous les soirs. "De cette manière [...] il leur épargnait à tous les trois des situations confuses, voire humiliantes, qui se répèteraient forcément".



Vient ensuite un passage où la famille de Léodine part en voyage à travers le Congo. J'ai été un peu déçu de cette coupure, je venais seulement de prendre vraiment conscience du problème racial et de toutes les conséquences que ça amenait dans la vie des familles, je ne voulais pas le quitter pour un autre thème. On découvre dans cette partie les différents paysages qu'offre le Congo, la faune si particulière, et la culture du pays (des anecdotes, des dictons, une rencontre avec un ancien). Lors de ce voyage, deux collègues du nouvel époux d'Astrid invitent Léodine à visiter le pays en avion avec eux. Après une soirée alcoolisée, l'un deux viole la jeune fille, qui garde le silence.



Au retour, les soucis retombent sur Léodine : sa promiscuité avec Yolande en font la cible des ragots, certaines étudiantes la prennent en grippe. Elle tombe presque amoureuse du demi-frère de Yolande. Ils vont s'embrasser et avoir une relation sexuelle ensemble. Persuadée après d'être enceinte (d'un noir, qui plus est), Léodine tombe malade et finit par tout révéler à sa mère, qui décide de l'envoyer en Amérique chez ses grands-parents paternels. Malgré la nostalgie et le mal d'Afrique, Léodine est persuadée que son "exil" est un bien, puisqu'elle lui a évité de poursuivre une relation de "couple maudit".



La lecture de ce livre a été assez heurtante pour moi, puisque les préjugés sociaux et raciaux sont exposés sans fard, et sont certainement fidèles à ce qui se faisait et se disait à l'époque. C'est d'autant plus choquant qu'il n'y a qu'une soixantaine d'années entre cette époque et la nôtre. Je suis content d'avoir pu découvrir cet ouvrage, témoignage très vivant d'une époque dont on m'a trop peu parlé.
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Sang mêlé ou ton fils Léopold

Ce roman se décompose en quatre parties, les trois premières ayant tour à tour pour narrateur Léo, Harry et enfin, Mama Malkia, la quatrième étant consacrée à l'épilogue.

Les premières lignes m'ont beaucoup plu, notamment grâce au style de l'auteur, impeccable, travaillé, de la « belle langue » en somme. Puis, au fur et à mesure de mon avancement, j'ai eu de plus en plus de mal à continuer ma lecture : la première partie, celle consacrée à Léo est très longue : Léo évoque son enfance, son adolescence dans une succession de souvenirs, ce qui m'a laissée totalement à l'extérieur de l'histoire : on passe de l'un à l'autre, au fil de ses pensées. Du coup, je n'ai pas accroché aux personnages, j'aurais aimé qu'ils soient plus développés, j'aurais aimé ressentir ce qu'ils ressentaient et au lieu de cela, je suis restée au bord du chemin, totalement étrangère à cette histoire. Certains thèmes auraient gagné à être plus développés comme la quête d'identité de Léo ou la « différence » de Harry, son homosexualité, qu'il semble ne pas assumer totalement (du moins devant Léo, à qui il n'en a jamais parlé mais lequel n'est pas dupe et s'en rend compte de lui-même). Cette lecture m'a laissé une impression de « creux », d'une réflexion juste là en arrière fond mais jamais poussée. Malgré toute la bonne volonté du monde, j'ai abandonné à la page 140 (sur 201) : je m'ennuyais vraiment et n'était plus du tout dedans !
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
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Sang mêlé ou ton fils Léopold

Albert Russo est né en 1943 au Zaïre. Il est écrivain, poète, et photographe belge. Il traite des thèmes tels que l’anti-racisme et les libertés LGBT (comme dans le roman Sang mêlé ou ton fils Léopold), et aussi les libertés fondamentales et collective.



Sang mêlé ou ton fils Léopold a été publié en 2007 aux éditions GINKGO éditeur.



L’histoire débute en 1966 dans la banlieue de Baltimore, alors que le jeune Kitoko Léo, de son nom complet Léopold Kitoko Wilson, est ému jusqu’aux larmes devant l’enfant que sa femme Elisabeth vient de mettre au monde. Devenant un père, il retrace son parcours, en tant que personne métissée ayant eu du mal à trouver son identité.



Fin des années 30, au Congo belge, Harry Wilson, un homme blanc venant des Etats-Unis et rejeté par les colons car homosexuel, décide d’adopter un enfant avec Mama Malkia, son employée domestique et amie, une femme au cœur doux mais qui fait preuve d’une franchise parfois rude. Il veut que cet enfant soit métis, une façon pour lui de lutter contre les préjugés. Mais dans cette Afrique encore coloniale, il sera dur pour Kitoko Léo de prendre ses repères avec son identité.



Trois récits s’enchaînent : celui de Kitoko Léo ; celui de Harry, son père, qui raconte son enfance, et le rejet qu’il a subi en tant qu’homosexuel ; et celui de Mama Malkia qui a toujours travaillé en tant qu’employée domestique à la ville, et l’on admire l’évolution de sa personnalité depuis la mort de son mari.







Les trois personnages content de trois manières différentes leur vision du Congo pendant la période coloniale. Tous ces parcours se réunissent en la personne même de Kitoko Léo, personnage éponyme du livre symbole de diversité et d’amour sans frontière.







On ressent l’intensité des émotions. L’écriture est douce et profonde.
Lien : http://chrisylitterature.jou..
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Léodine l’Africaine

Comme beaucoup d’autres histoires se déroulant sur la terre d’Afrique j’y ai trouvé un récit nostalgique. Nostalgique des paysages, décrits magnifiquement, mais aussi des relations tissées au fil du temps ; ce qui laissent entendre un temps révolu.



Léodine nous retrace l’histoire de sa famille, tout du moins ce qu’elle en connaît au début de l’histoire depuis ses grands-parents. Le contexte historique qui est d’ailleurs fort intéressant vient compléter l’histoire personnelle des personnages et des lieux.



Le rythme m’a donné l’impression d’une réflexion à voix haute de la narratrice Léodine à l’âge adulte se souvenant de son enfance et de son adolescence et restant fidèle à la compréhension du monde que l’on a à cet âge.



Le voyage entrepris avec ses parents, hormis ce qu’elle subit par une connaissance de la famille, est un excellent témoignage de cette Afrique tant contée avec ses images, ses odeurs, ses contes, son aspect sauvage.



Les personnages n’y sont décrits que de façon imprécise telles des silhouettes. La narratrice ne nous en dévoile qu’une partie, le reste est à découvrir entre les lignes ou non dites car Léodine n’en a pas toujours saisi tout le sens.



Tous témoignent des relations qu’il y avait entre noirs et blancs, noirs et noirs, blancs et blancs mais aussi entre celles assez particulières des métisses.



Même si beaucoup de respect existe pour certains envers les noirs, la place et l’estime qui leur sont données en font des êtres considérés inférieurs.



Avec sa famille : Bien que les relations soient bonnes et qu’elle y trouve de l’affection, ses origines sont considérées comme un secret de famille qui ne doit en aucun cas être trahit sous peine de perdre ses conditions de femme blanche. Le sujet est d’ailleurs évité. Sa mère et son cousin par qui elle apprend la vérité font en sorte de la rassurer mais en vain.



Avec Amélie et Tambwe – employés africains s’occupant de la maison : Léodine les apprécient énormément, leur envie la simplicité qui les caractérise. Mais l’influence de l’opinion occidentale l’empêche d’établir des relations plus intimes avec eux.



Avec ses camarades de classe - d’origine occidentale : très difficiles et distantes d’autant plus que Léodine est effrayée à l’idée qu’elles découvrent son secret. Le comportement très médisant de certaines laissera Léodine à ses réflexions qui n’arrive pas à adapter le raisonnement de cette époque sur la seule différence de couleur de peau. Seule Yolande, une métisse, deviendra sa confidente. Une relation que Léodine considère un peu comme une bouée de sauvetage. Elle lui démontrera l’intérêt de ne pas prendre en considération la médisance de chacun afin de se préserver. Léodine sera cependant toujours partagé entre l’envie de devenir réellement amie et celle de couper les ponts avec celle lui rappelant ses réelles origines.



Avec Mario-Tendé – frère de Yolande : Un métisse à peau foncée qui ne lui permettra pas de partager la même condition sociale que sa sœur à peau un peu plus claire. Une relation d’amitié s’établit petit à petit entre eux pour devenir une relation un peut plus intime. Léodine l’admire mais n’arrive pas à casser les barrières qui façonnent son raisonnement et l’empêchent de voir les choses autrement.



La découverte de ses origines pour Léodine va être très lourde à assumer pour elle. Difficile d’accepter ce sang d’origine africaine qui coule dans ses veines, les a priori réservés aux métisses, au point de refuser d’avoir elle-même des enfants afin que son secret ne soit pas révélé. La fin se déroule très vite, presque trop vite comme une fuite. Je suis d’ailleurs restée navrée pour Léodine qui visiblement n’a pas eu d’autres solutions.





Une lecture plaisante, un beau témoignage, des mots bien choisis pour raconter cette histoire.
Lien : http://unepauselivre.over-bl..
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