Dès le début de la révolution industrielle, il avait prévu que les hommes seraient gratifiés d'une présomption tellement outrecuidante pour les miracles de leur propre technologie qu'ils ne tarderaient pas à perdre le sens des réalités. Et c'est précisément ce qui est arrivé. Ces misérables esclaves des rouages et des registres se mirent à se féliciter d'être les Vainqueurs de la Nature, vraiment ! En fait, bien entendu, ils avaient simplement renversé l'équilibre de la Nature et étaient sur le point d'en subir les conséquences. Songez donc à quoi ils se sont occupés au cours du siècle et demi qui a précédé la Chose. A polluer les rivières, à tuer tous les animaux sauvages, au point de les faire disparaître, à détruire les forêts, à délaver la couche superficielle du sol et à la déverser dans la mer, à consumer un océan de pétrole, à gaspiller les minéraux qu'il avait fallu la totalité des époques géologiques pour déposer. Une orgie d’imbécillité criminelle. Et ils ont appelé cela le Progrès. Le Progrès ! Je vous le dis, c'était une invention trop fantastique pour qu'elle ait été le produit d'un simple esprit humain – trop démoniaquement ironique ! Il a fallu pour cela une Aide extérieure. Il a fallu la Grâce de Bélial, qui, bien entendu, est toujours offerte – du moins, à quiconque est prêt à coopérer avec elle.
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