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Citation de batlamb


La nuit, le poème

Quelqu’un a trouvé sa voix véritable et l’éprouve dans le midi des morts. Ami de la couleur des cendres. Rien de plus intense que la terreur de perdre l’identité. Cette enceinte pleine de mes poèmes témoigne que l’enfant abandonnée dans une maison en ruine, c’est moi.

J’écris avec cet aveuglement sans âme des enfants qui jettent des pierres à une folle comme si c’était un merle. En réalité je n’écris pas : j’ouvre une brèche pour qu’arrive jusqu’à moi, au crépuscule, le message d’un mort.

Et cette affaire d’écrire. Je vois par miroir, en obscurité. Je pressens un lieu que nul autre que moi ne connaît. Chant des distances, j’écoute des voix d’oiseaux peints sur des arbres ornés comme des églises.

Ma nudité te donnait de la lumière comme une lampe. Tu me palpais le corps pour que ne se fasse pas le grand froid de la nuit, le noir.

Mes mots exigent du silence et des espaces abandonnés.

Il y a des mots qui ont des mains ; à peine écrits, ils me cherchent le cœur. Il y a des mots condamnés comme des lilas dans la tempête. Il y a des mots semblables à certains morts bien que je préfère, entre tous, ceux qui évoquent la poupée d’une enfant malheureuse.
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