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Citation de GuillaumeSignet


La nuit, encore la nuit, la sagesse magistrale du noir, le frôlement chaud de la mort, un instant d'extase pour moi, héritière de tout jardin défendu.

Des pas et des voix du côté du jardin. Des rires à l'intérieur des murs. Ne va pas croire qu'ils sont vivants. Ne va pas croire qu'ils ne sont pas vivants. Á tout moment la fissure dans le mur et la subite débandade des fillettes que je fus.

Tombent des fillettes de papier multicolore. Parlent-elles les couleurs ? Parlent-elles les images de papier ? Ne parlent que les dorées et il n'y en a pas une seule par ici.

Je vais entre des murs qui se rapprochent, qui se rejoignent. Toute la nuit jusqu'à l'aurore je psalmodiais : s'il n'est pas venu c'est qu'il n'est pas venu. J'interroge. Qui ?

Elle dit qu'elle interroge, elle veut savoir qui elle interroge. Toi, tu ne parles plus à personne. Étrangère à en mourir elle se meurt. Autre est le langage des mourants.

J'ai gaspillé le don de transfigurer les interdits (je les entends respirer à l'intérieur des murs). Impossible de raconter mon jour, mon parcours. Mais elle contemple absolument seule la nudité de ces murs. Pas une fleur ne pousse ni ne poussera du miracle. Au pain et à l'eau toute la vie.

Au faîte de la joie je me suis prononcée à propos d'une musique jamais entendue. Et alors ? Plaise à Dieu que je puisse vivre en extase seulement, faisant de mon corps le corps du poème, rachetant chaque phrase de mes jours et de mes semaines, pénétrant le poème de mon souffle à mesure que chaque lettre de chaque mot aura été immolée dans les cérémonies du vécu.
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