Le Royaume perdu
« Et le chagrin de n’être pas… »
Que deviendra la peau
de ces vallées musicales
aux arômes
de miel et de goyaves ?
Ces marais, ces canaux
pour la soif des jours,
à quels océans
lacs ou rivières
sont-ils destinés ?
Les collines dorées
de ces seins
parcourus à l'aveugle
en de claires aurores,
sous quel ciel
s'éveilleront-elles demain ?
Dernier regard
sur ce royaume
aux chairs denses
et lisses telles des pommes
qui m'était promis.
(p. 17)
Heureux qui
Heureux qui,
comme Ulysse,
revient de son voyage
sans bagages
ni trophées.
La barbe blanche
et salée,
le souvenir
de jardin et de roses,
les formes lisses
d’une Circé capricieuse.
Un Polyphème inattendu
laissa sa marque au côté
et Charbybde, impatiente
d’emporter le voyageur
de l’autre côté.
Heureux qui,
comme Ulysse,
revient
en majesté
et se découvre
sans hâte ni désirs
puis s’en retourne
à l’aventure.