C'est une très belle plaquette bilingue espagnol-français que voici. Comme l'indique le préambule (signé Guillaume d'Angerville) : « Ces quatorze poèmes sont à l'image [d'
Alejandro Oliveros], parfois tristes, souvent mélancoliques, mais jamais amers ». le poète est un exilé et c'est cette condition particulière qui lui a inspiré ce court recueil. En effet, le poète vénézuélien réside depuis 2020 à Milan (cf. p. 37). Lorsqu'il évoque son « pays natal » il le fait avec un amour quasi charnel, qui transparaît très clairement dans ses vers.
Le poème « Rêve d'un étudiant en exil » commence par la mention expresse de la ville de Caracas. Puis, il y a ces « amis,/ leurs livres sous le bras,/ demandant asile/ de par le monde » (p. 21).
J'ai beaucoup aimé la mise en abyme du poème « Objets » où son premier livre « Espaces » est cité.
Il est aussi question d'Ulysse (figure de l'exilé par excellence), mais surtout de « reconstruction » (cf. p. 27).
Un beau recueil, qui est aussi un très bel objet qui correspond parfaitement au souhait principal des éditions Conférence, mettre à disposition des lecteurs « de véritables objets, c'est-à-dire un corps de textes, comme dans la librairie de
Montaigne. Des prémices où se rejoignent l'âme et la main, où s'animent et respirent les bibliothèques intérieures. »