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Citation de mamansand72


Oncle Eduardo regarde Silvia avec le sourire calme de qui est habitué à faire bonne figure en toute circonstance, mais il y a aussi dans ce sourire une tendresse profonde, infinie. Malgré les provocations dont Silvia le bombarde depuis qu’il est arrivé, il ne perd pas patience parce qu’il sait, comme nous le savons tous, que Silvia tire à blanc. Celle qui le houspille n’est qu’une petite fille boudeuse qui punit l’adulte de l’avoir laissée trop longtemps seule dans un endroit qu’elle déteste. Silvia est en train de dire à oncle Eduardo qu’il lui a manqué. Elle le fait en le couvrant de reproches depuis son bunker et lui, qui ne s’y trompe pas, la laisse faire, ravi de cette marque d’attention. Il sait qu’avec elle il faut toujours en passer par la tempête qui précède le calme et que ce calme mérite bien cette entrée en matière. Un faible. Ou, plus qu’un faible, une adoration mutuelle, voilà ce qu’ils se vouent depuis toujours ; Silvia, petite fille née adulte, ayant décidé très tôt qu’oncle Eduardo serait sa figure masculine de référence, loin, bien loin de papa et de son affection douteuse, de ce labyrinthe tordu de messages contradictoires qu’il tissait autour de lui et avec lequel il nous mettait toujours en défaut. Parrain et filleule. Eduardo et Silvia. Lui toujours attentif à elle et toujours absent, elle toujours en attente de ses nouvelles qui nous arrivaient à travers maman et grand-mère, de ses coups de fil, de ses cartes postales, comme la fiancée restée au port.
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