AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4/5 (sur 1072 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Barcelone , le 18/10/1967
Biographie :

Alejandro Palomas est un écrivain et traducteur.

Diplômé en philologie anglaise à l'Université de Barcelone, il est également titulaire d'un master en poésie du New College de San Francisco.

D'abord traducteur des ouvrages de Gertrude Stein, Katherine Mansfield, Willa Cather ou encore Jack London, Alejandro Palomas devient ensuite scénariste et journaliste pour différents médias, activité à laquelle il se consacre toujours aujourd'hui en parallèle de son activité d'auteur.

Il doit ses plus grands succès à la littérature pour enfants avec "Un hijo", deuxième titre de la trilogie "Una madre", "Un hijo" et "Un perro", et qui a reçu le Prix national de la littérature pour la jeunesse en 2016.

Énorme succès dans son pays, traduit dans une dizaine de langues, "Une mère" ("Una madre", 2014) est son premier roman publié en France.

En 2018, il est lauréat du prix Nadal pour "Un amor".

page Facebook : https://www.facebook.com/Avenidadeladesazon11
+ Voir plus
Source : http://www.lecturalia.com/autor/3540/alejandro-palomas
Ajouter des informations
Bibliographie de Alejandro Palomas   (6)Voir plus


Quelques questions à propos du Petit garçon qui voulait être Mary Poppins  


 
23/03/2020
 

C`est l`histoire d`un petit garçon débordant d`imagination qui voue un amour sans bornes à Mary Poppins... À l`occasion de la parution du nouvel ouvrage d`Alejandro Palomas, nous avons rencontré l`auteur et traducteur espagnol, lauréat 2016 du Prix National de la littérature Jeunesse dans son pays. Celui qui avait déjà réalisé deux puissantes fresques familiales avec Une mère et Tout sur mon chien revient avec un nouveau roman choral au titre évocateur : Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins conte l`amour, le vide, le rêve et la puissance de l`imaginaire.

 

Quel a été votre premier contact avec l`écriture ?

Mon premier contact avec l’écriture remonte à l’enfance. J`ai commencé à écrire très jeune : pour moi, l`écriture possédait une certaine musicalité. Ce que j’aimais par dessus tout, c`était raconter des histoires à voix haute et c’est la raison pour laquelle je me suis mis à écrire. C`était le moyen pour moi de raconter des histoires qui n`existaient pas.

Vous possédez une maîtrise en poésie du New College of San Francisco. Ce genre participe-t-il à l`écriture de vos romans ?

 

Mes romans s’imprègnent du genre poétique. C`est quelque chose que je fais de façon inconsciente, mais je pense qu`il existe une musique qui est propre à chaque auteur(e). Dans mon cas, mon écriture s’imprègne de la musique que je compose quand j`écris de la poésie. Il y a un transfert de ce rythme poétique particulier vers le récit, je suppose que j`articule un peu les phrases comme j`articule les vers : j`aime les phrases courtes, j`aime l`impact et surtout j`aime travailler avec les silences, ce que je fais beaucoup quand j`écris de la poésie.

La recherche du bonheur, de la famille, de l`absence, sont quelques-uns des sujets que vous abordez dans vos romans. Que représentent-ils pour vous ?

 

C’est en effet la matrice sur laquelle je structure, non seulement mon travail narratif, mais aussi, je crois, mon travail poétique et mon identité. Ce sont des thèmes très importants : l’absence, la famille et au fond, le bonheur. Nous recherchons tous le bonheur et il existe de nombreuses dimensions qui délimitent cette recherche, mais je préfère travailler plutôt sur le thème de la famille : je pense que c`est un micromonde dans lequel nous pouvons mettre en pratique des concepts qui seront plus tard élargis au plus grand monde.

Je pense que je suis un écrivain du “petit”, de ces choses qui sont sans éclat et qui passent généralement inaperçues. Mais je me définis, surtout, comme un écrivain du “non-bruit” : j`aime enquêter sur ce qui est silencieux, sur ces choses qui semblent ne pas exister mais dont on réalise, avec le temps, qu’elles sont fondamentales.

Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins a-t-il été écrit pour des adultes ou pour un public jeunesse ?

 

Ce roman a été écrit pour les adultes. Le problème est que, comme le personnage principal est un garçon de 9 ans, il a touché un public plus jeune en Espagne. Mais ce n’est pas le cas dans le reste du monde. Il existe de nombreux pays où Le petit garçon est publié dans des collections pour adultes, et ce, avec beaucoup de succès, car ces mêmes adultes se recommandent le livre entre eux. C`est une oeuvre intergénérationnelle, je dis souvent que c`est un livre pour des lecteurs entre 10 et 100 ans. Il est étudié à l’école en Espagne ou en Turquie, mais dans des pays comme l`Italie par exemple, il est surtout lu par des adultes.

D`où vous est venue l`idée d`écrire ce roman ?

 

C’est un roman que j`ai écrit plusieurs fois. Une première fois à 20 ans, la deuxième à 30 : deux essais soldés par un échec. Finalement, à la quarantaine, j’ai fait un dernier essai d’écriture : j’ai finalement trouvé les voix adéquates pour conter cette histoire de manière pertinente. Ce roman fut très compliqué à écrire, car c`est un roman choral où les points de vue alternent constamment. Pour écrire sous cette perspective multiple, il est nécessaire d’avoir beaucoup vécu en tant qu`écrivain, une chose qui ne peut se faire qu`avec l`âge et l`expérience.

Je voulais vraiment écrire un roman fondé sur le thème de la thérapie, mais je n`avais jamais bien su comment donner vie à ce projet avant de me remémorer mes propres séances de thérapie dans mon enfance. Ce qui me plaisait dans ce thème, c’est l’idée que l`enfant comme le thérapeute puissent avoir leur propre voix, et qu’une intrigue émotionnelle puisse se développer dans le même temps.


Vous êtes également traducteur. Comment s`est passée votre expérience avec la traduction française du roman ?

 

Être traduit dans une autre langue, surtout une langue que l`on maîtrise, est une expérience très intéressante. Bilingue français-espagnol, j’ai porté toute mon attention sur la traduction du Petit garçon, comme je l’avais déjà fait pour Une mère et Tout sur mon chien, qui ont tous deux bénéficié d’excellentes traductions. Je souhaiterais d’ailleurs féliciter le traducteur de ce roman pour son travail fantastique. Il est très difficile de réaliser un travail de traduction et rendre compte, dans le même temps, de l’authenticité des voix multiples de la version originale. En tant que traducteur, les difficultés du métier me sont familières... Chapeau bas !

Ce roman porte un regard sur l`enfance et les personnages principaux sont également des enfants : comment ont-ils été construits ? Comment avez vous trouvé leurs voix ?

 

Je n`ai pas d`enfants ni de neveux et il n’y a pas d’enfants dans mon entourage, j’ai donc dû recourir à mes souvenirs. Je suis redevenu l’Alejandro que j’étais à 9 ans : le registre linguistique, l’état d’esprit ou le processus mental de Guille sont les miens à son âge. Ce fut un véritable retour en arrière : je me suis retrouvé plus jeune, j’ai retrouvé mon grand ami d`enfance (sur lequel Nazia est basé), je suis retourné dans des lieux difficiles liés à mon enfance pas très heureuse... Retrouver ma voix d’enfant m`a beaucoup aidé sur le plan personnel.

Dans ce roman, les enseignants jouent un rôle très important. En règle générale, pensez-vous que leur travail est actuellement suffisamment valorisé ?

 

Le problème n`est pas qu’il n`est pas suffisamment valorisé, le problème est qu’il ne l’est pas du tout. Je dois avouer que je n`accordais pas trop d`importance à leur travail jusqu’à l`écriture du Petit garçon. Depuis, j’ai été en contact avec de nombreux enseignants de tous âges, y compris des professeurs d`université, et j`ai réalisé que le travail des enseignants n’est pas du tout reconnu. Dans de nombreux cas, ils travaillent pratiquement 24h/24, pensent constamment à ce qui est bon ou non pour leurs élèves, ramènent du travail à la maison… C’est une implication de leur part qui n`a pas de prix.

Y a-t-il une critique sociale derrière la tendresse et la simplicité de vos œuvres ?

 

Je n`ai jamais eu d`intention particulière. Je n`écris pas pour dénoncer, je n`écris pour rien de plus que communiquer avec l`extérieur. Au fond, on écrit pour être aimé : j`écris pour séduire, pour attirer l`attention de celui qui est de l`autre côté du livre, pour me sentir accompagné... Écrire, c’est être à la recherche de l`harmonie et de sa place dans le monde.

Sur quel projet littéraire travaillez-vous actuellement ?

 

Je travaille sur plusieurs projets : un roman qui sortira en 2021, un album illustré qui sortira en novembre et un recueil de poésie qui sortira en septembre. J’écris aussi l`adaptation théâtrale du Petit garçon, dont la première représentation aura lieu probablement au Chili, plutôt qu`en Espagne.

 

Quelques questions à propos de vos lectures


 

Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

 
Le livre qui m`a encouragé à écrire professionnellement, c’est La Passion de Jeanette Winterson.

 

Quel auteur pourrait vous faire arrêter d`écrire ?

 

Aucun. À l`inverse, à chaque fois que je découvre une excellente plume, cela me donne davantage envie d`écrire.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

 

Il y en a eu plusieurs, mais celle qui m’a le plus impacté est Bomarzo de Manuel Mujica Lainez.

 

Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Charlotte de David Foenkinos.

 

Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

 

Je n`en ai pas honte, mais on considère le fait de ne pas l’avoir lu comme un défaut : Don Quichotte.

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

 

Kramp, de Maria José Ferrada (publié en Espagne chez Alianza) est mon livre préféré du moment. C`est le premier roman d’une auteure chilienne, qui, je pense, va devenir une voix importante de la littérature hispanophone.

Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

 

Je ne comprends pas ce qui fait qu’une réputation est surfaite ou qu’un classique est un classique. Qui dicte ce qu`est un classique, et pourquoi ? Je pense que beaucoup de ces ouvrages ont été surévalués, mais je ne veux pas porter de jugement de valeur.

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

 

Je n`ai pas de citation fétiche mais j’utilise une citation qui me plaît beaucoup dans mon roman Une mère, tirée du film Les Heures, lui-même adapté du roman éponyme de Michael Cunningham : "On ne trouve pas la paix en évitant la vie."

Et en ce moment que lisez-vous ?

 

Le dernier recueil de poésie d’Ángelo Néstore (Pretextos) et des livres de la maison d’édition chilienne Kingberg ; en particulier Umami de Laia Jufresa.

Découvrez Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins d`Alejandro Palomas aux éditions du Cherche-Midi



 

Entretien réalisé par Lucia Moscoso, traduit par Pierre Fremaux et Solène Spiguelaire


étiquettes
Videos et interviews (3) Voir plusAjouter une vidéo

Citations et extraits (215) Voir plus Ajouter une citation
Quand on cherche la vérité depuis longtemps, c'est le jour où on la découvre enfin qu'arrive le plus difficile : savoir quoi en faire.
Commenter  J’apprécie          721
Du bureau, par la porte entrouverte, me parvenaient la voix de Guille et aussi une voix de femme. De temps en temps, elle lui posait une question et à un moment il m'a même semblé percevoir le rire de Guille. Quand il rit, je crois toujours entendre Amanda et alors elle me manque à en perdre la boule.
Commenter  J’apprécie          483
Quand je ne serai plus là, tu auras cette couverture. Tu pourras te couvrir avec en hiver pendant ta sieste et moi , je serai heureuse parce que ce sera comme si je te faisais tous ces câlins dont tu as besoin et que tu ne me laisses jamais te faire.
Commenter  J’apprécie          421
L'esprit humain est à l'image de la vie: un labyrinthe qui révèle parfois de celui qui s'y perd des choses qu'il n'aurait jamais imaginées."
Commenter  J’apprécie          422
Nazia et moi on prenait notre goûter chez elle. Sa cuisine, elle est toute petite, elle n'a pas de fenêtres, et c'est aussi la salle à manger, le salon, et là où dorment ses parents, parce qu'ils ont un canapé qu'ils ouvrent le soir, avec le matelas et tout. Nazia ne me l'a jamais dit mais moi je crois qu'il est magique comme un tapis volant, parce que surement qu'au Pakistan des fois ils ont des tapis pour quand Aladin vient et d'autres fois ils ont des canapés pour se reposer.
Commenter  J’apprécie          370
Papa m'a raconté que les Vietnamiens, c'est des Chinois mais en plus bien élevés parce que leur cuisine a des trucs piquants qui brûlent la langue pour qu'ils mangent avec la bouche fermée. Maman riait beaucoup tout le temps et moi aussi, mais papa presque pas. Il faut dire que comme lui il est pas trop doué avec les baguettes, il a un bout de poisson qui a fait un vol plané sur la table d'à côté et le monsieur, notre voisin, qui portait un turban orange comme celui d'Aladin, et une barbe blanche très longue, s'est mis à dire plein de choses très vite d'un air comme fâché, mais ensuite il a ri et après, je ne me souviens plus trop, parce que comme on devait aller à la grande roue et qu'il était déjà tard, j'avais peur que ça ferme, vu que maman dit toujours que les Anglais font toujours tout super tôt pour pouvoir prendre le thé chez eux à 5 heures avec leurs chats.
Commenter  J’apprécie          340
Micaela est une jeune Roumaine que maman a rencontrée à un feu un jour, alors qu’elle attendait qu’il passe au rouge, en promenant Shirley. Micaela fouillait dans un conteneur de vêtements avec un bâton. Dix minutes plus tard, elles prenaient un café chez maman et quelques jours après, Micaela commençait à faire le ménage chez elle deux fois par semaine.........Micaela Niculescu avait trois dents en or et six frangins postés aux coins des rues et aux feux rouges de la ville avec des seaux, des couteaux et des éponges, pour nettoyer des pare-brise qu’ils couvraient de crachats si la victime en question ne se décidait pas à leur donner la pièce. Le patriarche des Niculescu était, selon les propres mots de Micaela, « rrramassourrr », ce que l’on pourrait traduire par « voleur de cuivre dans les champs du Seigneur », et la mère tournait la soupe dans un squat où –cela, ne nous l’apprendrions que plus tard –deux pièces étaient destinées à « rrranger lé chosi, madamé », c’est-à-dire à être un bureau des objets pas perdus mais bel et bien volatilisés. Alors que je n’avais appris l’existence de Micaela que par un WhatsApp de Silvia –« Il y a une Roumaine avec trois dents en or et un BlackBerry à coque en cristal de Swarovski qui fait le ménage chez maman. J’hésite à appeler les flics ou un psychiatre en urgence pour qu’il aille lui faire des électrochocs direct » –,
Commenter  J’apprécie          332
.....avec elle, les choses sont comme ça, simples, comme si elles étaient là depuis toujours et qu’on n’avait qu’à tendre la main pour les prendre. C’est comme si Amanda comprenait la vie, comme si elle était née avec un mode d’emploi pour faire en sorte que tout se passe toujours bien.
Commenter  J’apprécie          340
" Pew, raconte-moi une histoire.
- Quel genre d'histoire, petite ?
- Une histoire qui finit bien .
- Cela n'existe pas .
- Quoi, les fins heureuses ?
- Les fins."

Garder la flamme, Jeanette Winterson
Commenter  J’apprécie          340
Guille tirait son père.
Mais pas comme le fait un enfant qui devance l'adulte parce qu'il est impatient, ou excité, ou parce qu'il est pressé de rentrer chez lui. Non, Guille tirait son père comme un petit remorqueur tracte un navire épuisé et à la dérive pour le ramener au port. Comme on tire un poids mort, ai-je pensé, très précisément.
Commenter  J’apprécie          322

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Alejandro Palomas (1307)Voir plus

¤¤

{* *} .._..