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Citation de Marlpaulie


En un gris d'eau et de ciel embrumé, malgré, cette année là, la douceur de l'hiver ; sous la grisaille des nuages colorés de sépia lorsqu'ils se reflétaient, en bas, sur les larges ondulations, molles et arrondies, alanguies en leur flux et reflux sans écume, qui s'amplifiaient ou s'entremêlaient quand elles étaient poussées d'une berge à l'autre ; parmi les teintes floues d'aquarelle très délavée qui estompaient le contour des églises et des palais ; dans une humidité que rendaient sensible les tons d'algue sur les perrons et les débarcadères, les reflets de la pluie sur le carrelage des places, les suintements le long des murs léchés par de courtes vagues silencieuses ; parmi des évanescences, des sons assourdis, des lumières ocre et la tristesse de la rouille à l'ombre des ponts jetés sur la quiétude des canaux ; au pied des cyprès qui étaient comme des arbres à peine ébauchés ; au milieu de grisailles, d'opalescences, de reflets crépusculaires, de sanguines éteintes, de fumées d'un bleu pastel, avait éclaté le carnaval, le grand carnaval de l'Epiphanie, en jaune orange et jaune mandarine, en jaune canari et vert grenouille, en rouge grenat, rouge de rouge-gorge, rouge de coffres chinois, en costumes à carreaux bleu indigo et jaune safran, en devises et cocardes, en torsades de couleurs comme berlingot et enseigne de barbier, en bicornes et plumets, en chatoiement de soies fondu dans un tourbillon de satins et de rubans, de turqueries et de grotesques déguisements, avec un tel fracas de cymbales et de crécelles, de tambours, tambours de basque et clairons, que tous les pigeons de la ville, d'un seul envol qui, l'espace de quelques secondes, obscurcit le firmament, s'enfuirent vers des rivages lointains.
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