Alekseï Fédorov

La guerre en UKRAINE et le fait que le Vice-Premier ministre chargé de la transformation numérique du gouvernement ZELENSKI, s’appelle Mikhaïlo FEDOROV, (31 ans, il vient de légaliser les crypto-monnaies) m’a donné envie de relire « Partisans d’Ukraine », paru en français en 1951 sous le titre « L’obkom clandestin », et publié en deux livres format poche par J’ai Lu en 1966 dans la collection « Leur aventure » célèbre pour ses couvertures illustrées sur fond bleu.



Ce sont les mémoires Oleksiy FEDOROV (1901-1989), chef des partisans ukrainiens durant « La Grande Guerre Patriotique », et deux fois Héros de l'Union soviétique. Mémoires très « politiquement correctes » et d’un immense respect pour LENINE et « le génial » STALINE.



Dès le 22 juin 1941, premier jour de l’opération Barbarossa, sous les ordres de Nikita KHROUCHTCHEV, chef du Parti Communiste en UKRAINE, Oleksiy FEDOROV organise la résistance à l’est de KIEV.



Le premier tome de son récit décrit les actions de préparation et de formation menées durant l’été et l’automne 1941. Il s’agit de s’appuyer sur les cellules du Parti et des Jeunesses Communistes et de préparer le passage à la clandestinité en constituant des stocks et en bâtissant des entrepôts et des abris clandestins dans les forets très denses qui couvrent la région s’étendant de Piriatine à Chernigov.



Les premières actions d’Agit Prop sont initiées dès que l’armée allemande submerge les lignes de l’armée rouge et progresse vers Moscou. En cette première année de guerre à l’est, l’occupation n’est pas encore bien organisée ce qui incite des paysans de considérer qu’ils sont « libérés » par les allemands. L’arrivée de la Gestapo et le déploiement d’une administration collaborationniste ouvriront rapidement les yeux.



Dès l’hiver 1941, lors de la Bataille de Moscou, les partisans commencent à harceler la Wehrmacht et à attirer de nombreux volontaires non communistes. C’est l’objet du second tome qui relate les opérations de novembre 1941 à novembre 1942.



A noter que selon Wikipédia, l’historien Reuben AINZSTEIN rapporte qu'à Volyn, Oleksiy FEDOROV et ses partisans se sont battus contre 15 000 allemands, renforcés par 5 000 nationalistes ukrainiens de l'UPA de Stepan BANDERA… UPA de BANDERA traitée aujourd’hui de NAZI par la régime de POUTINE …



Ce premier tome évoque essentiellement la préparation, l’organisation, la tactique et l’armement des maquis communistes ; les amateurs d’actions seront plus intéressés par le second tome qui décrit les pertes immenses que les partisans infligèrent aux armées allemandes et hongroises.



Cet ouvrage m’a rappelé celui d’Erckmann-Chatrian, « L’invasion ou le fou Yégof » qui décrit les maquis vosgiens de 1814 lors de la fin de l’épopée impériale et l’attachement atavique et viscéral des paysans à leurs terres.



Patriotisme éternel qui renait à chaque invasion comme l’actualité l’illustre quotidiennement en UKRAINE et dans le monde.

Après une longue préparation durant l’été et l’automne 1941 et la mobilisation d’une centaine de partisans, essentiellement communistes, Aleksei FEDOROV passe à l’offensive durant l’hiver pour interrompre la chaine d’approvisionnement de la Wermacht partie à l’assaut de Moscou.



Le long et très rigoureux hiver 41/42 inflige de grandes souffrances aux hommes abrités de façon très précaires dans les forets à l’est de KIEV. Au printemps 1942 les allemands et leurs alliés hongrois essayent d’encercler les résistants et pratiquent une politique de terre brulée qui incite des centaines d’hommes de femmes et d’enfants à se réfugier en forêt et à rejoindre les partisans. A l’été 1942 ils sont près de mille autour de FEDOROV et d’autres réseaux, aussi actifs, pullulent dans toutes les zones boisées. L’armée rouge parachute radios et ravitaillements qui permettent des actions coordonnées de grande envergure sur les axes routiers et ferroviaires. Les forces d’invasion concentrent des effectifs importants dans la région … forces qui font défaut lors du siège de STALINGRAD.



Tout au long de ces pages, la détermination et le patriotisme des ukrainiens s’illustrent au fil des jours et des coups de main.



Nul doute que leurs descendants se mobilisent quatre vingts plus tard face à la nouvelle invasion de l’UKRAINE et que des milliers de héros anonymes perturbent les communications de l’agresseur.