AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.5/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) le : 30/03/1901
Mort(e) le : 09/09/1989
Biographie :

Major-général Alekseï Fedorovich Fedorov (Алексей Фёдорович Фёдоров) était l'un des principaux dirigeants de résistants soviétique (partisan) au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Ajouter des informations
Bibliographie de Alekseï Fédorov   (2)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Nous sommes restés jusqu'à fin mars dans notre cantonnement de lélino que nous appelions la « Deuxième Forêt-Ville ». Ce fut, on s'en souvient, un hiver fort rude. La température montait rarement au-dessus de —20°. Et c'était une occasion de nous réjouir. Nous manquions de thermomètre, et nous mesurions la température comme on dit « au pifomètre ». Pendant quelque temps nous avions compté parmi nous un vieillard que nous appelions « le thermomètre ». Je le soupçonnais de n'avoir jamais vu de thermomètre et de ne posséder qu'une très vague notion de la graduation. Mais, questionné, le vieux répondait sans hésiter :

—Moins vingt-quatre degrés.

— Et comment le sais-tu ?

— C'est d'après l'endroit où le froid me saisit. J’ai les oreilles qui commencent à me piquer à —20°, mon nez gèle à — 23° et quand le gros orteil de mon pied droit me démange, eh bien, je sais que c'est descendu à — 30°.

Cet hiver nous parut affreusement long.
Commenter  J’apprécie          321
Epuisée, elle passa une nuit encore dans l'abri. Au matin, elle remarqua des traces de loups sur la neige. Les foulées conduisaient vers un même point pour s'en éloigner dans tous les sens. Daria réfléchit : qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ?

Elle leva la tête et aperçut, accroçhé à une branche, un quartier de mouton. Les partisans avaient dû l'oublier, ou peut-être l'avaient-ils placé là à l'intention d'errants comme elle.

Les loups n'étaient point parvenus à atteindre la viande, et Daria, tout comme eux, tourna longtemps autour de l'arbre.

La faim l'y obligeant, elle résolut d'enlever ses bottes et de grimper dans l'arbre. Elle mordait dans la viande crue et gelée. Rassasiée, mais engourdie par le froid, Daria reprit ses recherches. Elle s'enfonçait à travers la forêt dans un rayon de plusieurs kilomètres, puis, la nuit venue, elle revenait au camp abandonné en suivant ses propres traces. Chaque fois, et au prix d'un effort épuisant, Daria replaçait dans les branches le quartier de mouton, sa seule ressource.

Elle s'ingéniait à présent à briser la glace de la source avec des bouts de bois. La glace ne cédait pas. Pour finir, Daria entassa de la neige à cet endroit.

Elle s'éloignait du camp tous les jours davantage et cessa enfin d'y revenir : elle avançait en rampant. Les loups la suivaient, ils attendaient sa mort. Daria rencontra nos avant-postes treize jours après avoir quitté Pogoreltzy.

Emelianov, notre infirmier, se vit obligé, pour éviter la gangrène, de lui amputer les orteils et sept de ses doigts.

Daria survécut. Elle accomplit avec nous toute la campagne. Ce fut un excellent agent de renseignement. Elle est actuellement présidente d'un conseil rural.
Commenter  J’apprécie          270
A quel âge un adolescent devient-il un combattant éprouvé ? Répondre à cette question n'est pas aisé.

Il arrivait qu'un garçon solide de quinze ans, bon travailleur, entré dans un groupe de partisans, s'amollit à ce point qu'il convenait de s'en défaire au plus tôt. Lui-même, d'ailleurs, ne manquait pas de nous supplier : « Laissez-moi au hameau, je n'en peux plus. » Ou bien, il filait tout simplement et s'ingéniait à emporter le fusil et une couple de grenades. Pouvions-nous lui appliquer le châtiment dont étaient passibles les partisans ? Certes non.

Cependant, les cas où de chétifs gamins de quatorze ans se prenaient d'une haine inexpiable pour l'ennemi n'étaient point exceptionnels. A ceux-là, aucune privation ne faisait peur. Ils dormaient dans la boue et, le matin, se réveillaient frais et dispos. Ils montaient la garde durant des heures sans se plaindre. Pendant les marches ils ne perdaient pas leur bonne humeur et égayaient les camarades. Tel nous avons connu Vassia Karobko ; et Klopianiouk ne lui cédait en rien.
Commenter  J’apprécie          260
Le colonel, évitant de regarder la foule, marmotta quelque chose qui avait l'air d'un discours. Pour commencer, il parla de la plus grande Allemagne, de l'ordre nouveau, de ce que, désormais, on en avait fini avec le bolchevisme et le marxisme : il fit aussi des promesses, et, pour conclure, énuméra les candidatures des maires, du chef de la police cantonale, posées par le commandant.

La foule écoutait en silence, indifférente. Tout à coup, le mécanicien poussa Koulko du coude. Les voisins se poussaient également. La foule s'animait, on entendit murmurer, puis un rire fusa, puis un autre et quelqu'un s'écria avec enthousiasme : « Voilà qui est bien joué ! ».

Derrière la tribune, entre les arbres, comme des pavillons qu'on hisse au mat d'un navire, montaient deux grands portraits : Lénine et Staline.

Ceux de la tribune mirent assez longtemps, peut-être bien cinq minutes, à réaliser ce qui se passait. L'officier allemand regarda la foule ; puis il regarda sur les côtés et, enfin, il se retourna et ses compagnons en même temps que lui. La foule en profita et l'on entendit une voix d'adolescent :
—Vive l'Ukraine soviétique ! Vive le camarade Staline !
Puis plusieurs voix crièrent assez distinctement :
— Hourra !

Les soldats allemands de garde auprès de la voiture se mirent à tirer.
Commenter  J’apprécie          230
Tu comprends, faire sauter la locomotive et culbuter les wagons ce n'est pas tout : il faut détruire le chargement. Et s'il y a des soldats allemands, il s'agit d'en supprimer le plus possible. Dès que la locomotive dégringole au bas du talus et que le train est arrêté, nous ouvrons le feu tous ensemble sur les wagons. Principalement sur le dernier si c'est un convoi chargé : il y a toujours une garde en queue de train.
Commenter  J’apprécie          10
Aussi savions nous par quoi commencer, comment déployer l'activité clandestine pour rester en liaison étroite avec le peuple qui devait sentir que le Parti existait toujours, que le Parti le défendrait, le soulèverait pour la lutte.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alekseï Fédorov (6)Voir plus

Quiz Voir plus

Game of throne Tome 1 à 5 - Intégrale

Au début du tome 1, qui est sur le trône de fer ?

Aegon le conquérant
Aerys le roi fou
Robert Baratheon
Tywin Lannister

18 questions
354 lecteurs ont répondu
Thème : Le Trône de Fer - Intégrale, tome 1 : A Game of Thrones de George R.R. MartinCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}