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Citation de Cricri124


Quand la troupe qui était la première en marche arrivait au lieu de son étape, son premier soin était de se répandre dans toutes les habitations et de l’endroit et des environs, et de les mettre tout simplement au pillage. Ce qui pouvait être consommé ou emporté disparaissait ; le reste était détruit ou saccagé ; les meubles devenaient du bois pour le feu ; les maisons, des écuries ; sans parler des violences, des sévices, des outrages de toute sorte sur les malheureux habitants. Tous les moyens, toutes les ruses que ceux-ci avaient pu mettre en œuvre pour sauver quelques effets étaient le plus souvent inutiles ou quelquefois ne servaient qu’à causer plus de mal. Les soldats, bien plus au fait que ces pauvres gens des stratagèmes de cet autre genre de guerre, fouillaient dans tous les recoins du logis, démolissaient, abattaient les planchers et les murailles ; ils reconnaissaient aisément dans les jardins la terre fraîchement remuée ; ils allaient jusque sur les montagnes s’emparer des bestiaux ; ils pénétraient, guidés par quelque vaurien de l’endroit, dans les grottes ignorées, pour y chercher l’homme un peu riche qui s’y était blotti ; ils le traînaient à sa demeure, et, par une torture de menaces et de coups, le forçaient à indiquer le lieu où était caché son trésor.

Ils partaient enfin, ils étaient partis ; on entendait de loin mourir le son des tambours ou des trompettes ; on avait quelques heures d’un repos plein d’épouvante ; et puis ce maudit son de tambour, ce maudit son de trompette recommençait, annonçant une nouvelle troupe. Ceux-ci, ne trouvant plus de butin à faire, n’en détruisaient qu’avec plus de fureur le peu qui pouvait rester encore ; ils brûlaient les tonneaux vidés par les premiers, les portes des chambres où ceux-ci n’avaient laissé que les quatre murs ; ils mettaient le feu aux maisons mêmes, maltraitaient les personnes, cela va sans dire, avec d’autant plus de rage ; et la chose allait ainsi de mal en pis pendant vingt jours ; car c’était en vingt troupes séparées que l’armée effectuait sa marche.

CHAPITRE XXVIII.
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