La crise écologique rebat ainsi les cartes des alliances possibles, redéfinit tant la notion de « progrès » que les critères d’émancipation. Ainsi, contrairement à ce que prétend le pouvoir en place qui a tout intérêt à entretenir un antagonisme factice entre les questions sociales et environnementales, la lutte des gilets jaunes pose les bases d’une proposition écologiste substantielle. Les acteurs et actrices de cette lutte refusent collectivement le statut d’objet qui leur est socialement attribué et aspirent à redevenir des sujets. Ils et elles ne veulent plus être des marchandises interchangeables et jetables – des ressources humaines – dont la valeur, ou l’absence de valeur, ne dépend que de la fonction remplie dans les activités économiques.