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Citation de alzaia


Après les luttes sur le renouvellement de la convention collective des métallurgistes, en 1972, l’agitation dans les usines avait continué, les grèves et les revendications se radicalisaient. L’occupation de l’usine Fiat de Mirafiori, aux portes de Turin, au mois de mars 1973, fut l’épisode le plus emblématique de la période, mais la confrontation était diffuse, comme le montrait la longue grève chez Lanerossi la même année. La réponse syndicale à la crise pétrolière avait été opportune et clairvoyante : contre l’augmentation des prix, le mouvement ouvrier avait imposé l’instauration de ce qu’on appela la scala mobile (« la remontée mécanique »), dans un premier temps appliquée aux salaires dans l’industrie puis étendue en 1975 à tous les secteurs d’activité. Ce fut une conquête historique, unique, que les travailleurs italiens réussirent à imposer ; établir un mécanisme qui faisait automatiquement augmenter les salaires si les prix augmentaient, était une vérité de La Palice permettant d’empêcher que l’inflation ne rognât les augmentations de salaire conquises de dure lutte. Cette conquête représenta probablement le pic du pouvoir que le mouvement ouvrier avait pris pendant ces années-là. Une mesure que le patronat et les banques furent obligés d’accepter, s’inclinant devant la force du mouvement ouvrier, mais qu’ils ne digérèrent jamais. Au cours des années suivantes, la scala mobile était devenue la bête noire du patronat, qui la rendait responsable du déclin industriel du pays et d’autres catastrophes – en réalité, elle signifiait seulement moins de profit dans leurs poches… Quand le climat social changea, les gouvernements de centre-gauche se firent les exécutants zélés des desiderata patronaux de revanche et, à partir de 1984, par des réformes successives, on arriva à l’abolition définitive de la scala mobile en 1992. Elle fut seulement conservée pour certaines catégories de « travailleurs », comme les députés et les journalistes…
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