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Citation de Charybde2


Je n’ai pas vraiment dormi. Me suis agité dans le lit, ressassant des choses que je ne ressassais plus depuis un moment. Avant de me lever, j’ai allumé mon portable. Une notification : un autre pauvre type s’était fait crever la peau au sortir d’un grand restaurant de la capitale. Cadre dirigeant d’une boîte de télécommunications. Une perte pour la France. Ça continuait.
Je me suis extirpé d’entre les draps, me suis vêtu rapidement, me suis à peine débarbouillé, et j’ai attrapé la convocation qui était assortie d’un billet de train pour une petite ville nichée dans les Alpes. Les échanges que j’avais eus avec le juge, le fait même qu’il ait pensé à moi m’avaient considérablement surpris. Je n’avais ma thèse en poche et mon nouveau poste à l’hôpital que depuis quelques mois seulement. J’étais, oui certes, officiellement psychiatre, mais j’avais supposé jusqu’alors que pour des affaires de cette ampleur la justice faisait appel à des confrères d’un autre calibre. Lors du premier coup de téléphone, reçu dans mon bureau, quelques jours après l’arrestation surmédiatisée de Dolorès Leal Mayor, j’avais même émis l’hypothèse qu’ils se soient trompés de personne. Ayant un nom relativement commun, j’envisageais possible qu’un autre Antoine Petit fût psychiatre dans un autre établissement. mais c’était bien moi qu’on voulait. Le magistrat instructeur avait fait ses recherches. Il avait été séduit par le sujet de ma thèse. Soit. Elle n’avait pourtant pas eu un écho retentissant au sein de l’académie, les facéties des autorités soviétiques n’intéressaient plus grand monde. Encore moins la créativité de leurs psychiatres et les diagnostics fantaisistes inventés dans le seul but d’enfermer les opposants.
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