C’est si rare de trouver une ville qui réponde à l’idée qu’on s’est faite d’elle, d’après son nom, d’après sa naissance, d’après les événements qu’elle a vus s’accomplir! mais Derbend, c’était bien cela; c’était bien la ville, non pas aux portes de fer mais la ville porte de fer elle-même; c’était bien la grande muraille destinée à séparer l’Asie de l’Europe, et à arrêter contre son granit et son airain les invasions des Scythes, cette terreur du vieux monde, aux yeux duquel ils représentaient la barbarie vivante et dont le nom était emprunté au sifflement de leurs flèches.