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Citation de Taraxacum


– Bâille et moque-toi tant que tu voudras ; fais flamberge de tes vices imaginaires, pour éblouir la galerie, parce que tu as entendu dire que tous
les grands hommes avaient des vices, qu’André del Sarto était voleur, et Rembrandt crapuleux ; fais poser le bourgeois, comme tu dis, puisque c’est ton état et ta nature de faire poser ; mais, devant nous qui te savons bon, mais devant moi qui t’aime comme un frère plus jeune que moi, reste ce que tu es, Pétrus : franc et naïf, impressionnable et enthousiaste. Eh ! mon cher,s’il est permis d’être blasé – à mon avis, ce n’est jamais permis –, c’est lorsqu’on a été proscrit comme Dante, méconnu comme Machiavel, ou trahi comme Byron. As-tu été trahi, méconnu ou proscrit ? regardes-tu la vie du côté de l’horizon triste et aride ? Des millions ont-ils fondu dans tes mains en y laissant, pour trace unique, la crasse de l’ingratitude ou la cicatrice de la désillusion ? Non ! tu es jeune, tu vends tes tableaux, ta maîtresse t’aime, le gouvernement t’a commandé une Mort de Socrate : il est convenu que Ludovic posera pour Phédon, et que je poserai, moi, pour Alcibiade ; que diable veux-tu de plus ?... Souper dans un tapis-franc ? Soupons, mon cher ! Cela aura, du moins, un résultat : c’est de t’en dégoûter à ce point que, de ta vie, tu n’y voudras revenir !
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