Plusieurs fois, de terreur sans doute, la sueur monta froide à son front brûlant.
Enfin elle entendit le grincement des grilles qu’on ouvrait ; le bruit des bottes et des éperons retentit par les escaliers ; il se faisait un grand murmure de voix qui allaient se rapprochant et au milieu desquelles il lui semblait entendre prononcer son nom.
Tout à coup elle jeta un grand cri de joie et s’élança vers la porte : elle avait reconnu la voix de d’Artagnan.
— D’Artagnan ! d’Artagnan ! s’écria-t-elle, est-ce vous ? Par ici !
— Constance ! Constance ! répondit le jeune homme, où êtes-vous ? Mon Dieu !
Au même moment la porte de la cellule céda au choc plutôt qu’elle ne s’ouvrit. Plusieurs hommes se précipitèrent dans la chambre ; Mme Bonacieux était tombée dans un fauteuil sans pouvoir faire un mouvement.
D’Artagnan jeta un pistolet encore fumant qu’il tenait à la main et tomba à genoux devant sa maîtresse ; Athos repassa le sien à sa ceinture ; Porthos et Aramis, qui tenaient leurs épées nues, les remirent au fourreau.
— Oh ! d’Artagnan, mon bien-aimé, d’Artagnan, tu viens donc enfin ! tu ne m’avais pas trompée ; c’est bien toi !
— Oui, oui, Constance. Réunis enfin !
— Oh ! elle avait beau dire que tu ne viendrais pas, j’espérais sourdement ; je n’ai pas voulu fuir. Oh ! comme j’ai bien fait ! Comme je suis heureuse !