Le point commun entre Socrate, Nerval et Schreber ? L’affirmation que le réel que nous percevons est incomplet, qu’il n’est pas la « vraie réalité », qu’il repose sur une architecture invisible, qu’il est actionné de l’extérieur – par les idées, les esprits ou les nerfs, peu importe. En tout cas, les choses ne sauraient être telles qu’elles nous apparaissent. C’est hors de l’expérience sensible que réside le fond du réel. Celui-ci a des propriétés dont notre monde apparent est dépourvu : il est soustrait au changement, au dépérissement, au cycle de la naissance et de la mort, il est complet et parfait…
Évidemment, dans le cas de Nerval et de Schreber, le diagnostic est posé depuis longtemps : le poète romantique français et le juriste allemand étaient des fous. Mais Socrate ?