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Critiques de Alexandre Saintin (1)
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Le vertige nazi

Voici un ouvrage complet sur les intellectuels français ayant éprouvé de l'admiration pour le nazisme, arrivé au pouvoir en Allemagne en 1933.



Venus de tous les horizons politiques, de l'extrême droite à l'extrême gauche, ces intellectuels firent un ou plusieurs voyages outre Rhin ; la plupart en revenant enthousiasmés par les réalisations de ce régime. Pour ces "élites" intellectuelles le problème des persécutions raciales et politiques n'avaient pas beaucoup d'importance...



Leurs motivations sont multiples : par adhésion pure et simple aux thèses nazies pour les militants de partis d'extrême droite. Par pacifisme pour ceux qui souhaitent un rapprochement franco-allemand, selon le principe en vogue à la fin des années trente chez les pacifistes "Plutôt nazi que mort".

Et enfin, les intellectuels venus de l'extrême gauche. A l'image de Marc Augier, militant d'extrême gauche, un des créateurs des Auberges de jeunesse sous le Front populaire et qui devint, avant la Seconde guerre mondiale passionnément pronazi. Nous le retrouvons au cours de la guerre sous-officier dans la LVF, puis dans la division SS française Charlemagne. Après-guerre, il relata ses souvenirs et écrivit des romans sous le nom de plume de Saint-Loup.

Jacques Doriot, numéro deux du Parti communiste français dans les années vingt, qui créa le PPF, Parti populaire français, Il fut rejoint par des militants et dirigeants communistes qui seront de parfaits nazis français pendant toute la durée de l'Occupation.

Il en sera de même pour Marcel Déat, homme de gauche et un des dirigeants de la SFIO dans les années vingt, et qui créa le RNP, Rassemblement National Populaire, ultra collaborationniste et grand rival du PPF.



L'Action française et la Cagoule, organisations d'extrême droite furent bien représentées parmi ces intellectuels.



Tous ces "grands penseurs" n'éprouvèrent pas de regret face aux crimes innombrables du nazisme...Et bien évidemment, à la Libération, c'est la crainte, le mensonge, la falsification de leurs pensées et de leurs actes pour échapper au châtiment...A la notable exception de Drieu La Rochelle qui se suicida.



Il faut se souvenir également, pour avoir une vue globale de l'engagement des intellectuels dans les années trente, des soutiens inconditionnels de Staline, tel Aragon qui commit plusieurs éditoriaux dans l'Humanité pour vanter les procès truqués organisés par le dictateur soviétique et les innombrables crimes de celui-ci. Ces intellectuels furent qualifiés de compagnons de route du PCF...ou "d'idiots utiles" à la propagande soviétique.



Les totalitarismes ont toujours trouvé de nombreux soutiens chez les intellectuels français.



Après-guerre beaucoup de nos penseurs soutinrent l'URSS, puis dans les années soixante et soixante-dix la génération suivante de ceux-ci encensèrent le maoîsme...Quoi de plus valorisant de prôner la révolution prolétarienne à la terrasse des cafés de Saint-Germain-des-Prés ?....Et puis, une des dernières erreurs de nos "grands penseurs" fut le soutien apporté par Jean-Paul Sartre et Michel Foucaud à l'imam Khomeiny à la fin des années soixante-dix. Au regard de ce qu'est le régime iranien, ces deux-là avaient un esprit d'analyse des plus remarquable...



Fascisme ou communisme, il n'y a pas de différence : il y a ceux qui les subissent et ceux qui se gobergent en les soutenant.



Une conclusion s'impose : le goût pour le manque de discernement de plusieurs générations de nos intellectuels au cours du XXème siècle.



Alexandre Saintin a fait un formidable travail d'analyse sur l'attirance qu'eurent un certain nombre d'intellectuels pour le nazisme.



Un livre enrichissant.
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