Et Suzanne s’installa au piano. Ses mains et ses pieds commencèrent à se mettre en mouvement, et la musique d’”Amélie Poulain” remplit instantanément la pièce. Il avait vu une bonne dizaine de fois le film, et il avait écouté le CD de la BO presqu’en boucle durant plusieurs mois ; bref, il adorait le morceau que Suzanne était en train de jouer. Les doigts de Suzanne étaient agiles, et Frédéric aimait la manière dont ils semblaient suspendus au dessus du clavier à certains moments. Suzanne jouait de manière fluide, aux yeux de Frédéric, même s’il y avait quelques hésitations de temps en temps. Frédéric fut pris d’une forte émotion, il était sous le charme. Suzanne était belle au piano, elle était pleine de grâce, comme un ange, pensa-t-il, un ange qui permet de suspendre le temps, et de quitter ce monde plein de problèmes, et de futilités.